Depuis 10 ans, Cédric Martigny se consacre à documenter les mutations du monde travail et traite de la question sociale par différents thèmes : les personnes sans abris (2017), les travailleurs sociaux (2016), le milieu associatif (2011) etc…Ces travaux font à la fois l’objet de parutions, d’expositions, et d’éditions.
Son travail se situe volontairement entre témoignage de la réalité d’un territoire (physique et psychologique) et proposition plastique tendant vers la fiction.
Entre photographie documentaire et photographie plasticienne, Cédric Martigny mène, dans cette démarche ambivalente, une recherche sur le développement du territoire et sur la manière dont l’individu l’habite, le transforme, lui résiste parfois. (Alexandra Aylmer)
« L’ombre d’un geste » : le monde du travail en ligne de mire
Cédric Martigny développe depuis plusieurs années un projet photographique sur le monde du travail contemporain.
J’ai ainsi mis en valeur, au travers de plusieurs séries achevées, la dimension chorégraphique du travail traditionnel, les gestes d’attention et de soin pour l’autre dans le travail social, l’expression symbolique du travail des agriculteurs, les micros gestes et expressions à l’œuvre dans le travail administratif…
Ces séries ont été réalisées dans le contexte de résidences d’artistes et forment une série unique.
Ce projet vise à rassembler et faire dialoguer des photographies issues de contextes professionnels différents, avec pour fil directeur l’expression gestuelle et la centralité du corps dans le travail.
Sa démarche vise à représenter cette dimension corporelle du travail en isolant ou en remettant en scène certains gestes que les personnes réalisent de manière inconsciente ou automatique tout au long d’un processus de travail.
Le geste, nous dit Barbaras Formis, pourrait se définir comme « l’émergence du corps au-delà de la finalité concrète de son exécution ».
Différant de l’action (qui serait une série de geste menant à un but final) et du mouvement (qui serait également une série de gestes, mais à l’automatisme plus mécanique), le geste peut être envisagé comme un mouvement bref et simple, un moment d’arrêt isolé d’une séquence, ou le corps ainsi figé fait image.
L’objectif de mon travail est de révéler l’aspect esthétique contenu dans le geste de travail, sa beauté cachée.
Pour en savoir plus sur Cédric Martigny et son travail :
- Consulter le site de Cédric Martigny : https://www.cedricmartigny.com/
- Lire l’article de Caroline Bach, « Cédric Martigny, la photographie au travail« , dans la revue Images du travail / travail des images.