Climat : ça chauffe pour les risques professionnels

14 juillet 2021 | Stress Travail et Santé

Les répercussions du changement climatique sur les conditions de travail sont inéluctables. Hausse des températures, phénomènes extrêmes et nouvel environnement biologique vont mettre à mal la santé des actifs. La prévention collective doit s’organiser.

Records de chaleur, feux de forêt gigantesques, inondations, cyclones, élévation du niveau des océans… Autant de manifestations qui témoignent de la réalité d’un réchauffement climatique faisant l’objet d’un large consensus dans la communauté scientifique. Les conséquences sur l’environnement et sur la santé, déjà perceptibles, sont dues notamment à l’augmentation de la fréquence de températures et de précipitations extrêmes. Or, jusqu’à récemment, les effets sur la santé des travailleurs n’avaient pas été étudiés. Publiée en avril 2018, l’expertise relative aux effets du changement climatique en milieu de travail qu’a conduite l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) est venue combler ce vide.

Ces travaux prospectifs s’attachent à décrire les impacts sanitaires liés aux modifications climatiques prévisibles à cinq ans et jusqu’en 2050. Au-delà, il semble en effet difficile d’anticiper l’évolution des métiers et des risques. 
Les travailleurs exerçant une même profession peuvent être confrontés à des expositions très différentes. C’est pourquoi l’évaluation a été réalisée en s’intéressant avant tout aux situations de travail, permettant ainsi de dépasser la cartographie des métiers et des postes, souvent peu explicite au regard des conditions de travail réelles. Cette approche par « circonstances d’exposition » a permis d’identifier des modalités de risques transposables à n’importe quelle profession et de proposer des conclusions pertinentes pour l’ensemble des travailleurs – salariés, commerçants, indépendants, professions libérales, fonctionnaires, etc. Et ce, quel que soit leur domaine d’activité.

Baisse de la vigilance, malaises, déshydratation…

La conclusion à retenir, sans surprise, est que la santé au travail sera affectée par les nouvelles conditions climatiques ! Les risques professionnels vont effectivement croître, sous l’effet de trois principaux changements : la hausse des températures ; l’évolution de l’environnement biologique et chimique ; la modification de la fréquence et de l’amplitude de certains aléas climatiques. Selon les projections, les vagues de chaleur estivales seront à la fois plus répandues, fortes et longues – ce phénomène étant un peu plus marqué dans le Sud-Est de la France.

En conséquence, les travailleurs seront soumis à des perturbations neuropsychologiques, par exemple une baisse de la vigilance, qui pourront entraîner davantage d’accidents du travail. Mais aussi à des perturbations physiologiques, telles que crampes, malaises et déshydratation, allant jusqu’au coup de chaleur. Ces risques sont évidemment exacerbés pour celles et ceux exerçant une activité nécessitant des efforts physiques soutenus ou des postures contraignantes. En outre, les épisodes de chaleur intense, avec des températures nocturnes élevées empêchant la récupération, ont tendance à altérer la tolérance des individus, et donc à aggraver les situations de tension au travail, que ce soit dans les relations avec l’encadrement, les collègues ou le public. 

La hausse des températures accentuant les phénomènes d’évaporation des substances volatiles, l’exposition au risque chimique, notamment par inhalation mais aussi par voie cutanée, augmentera. Les incendies ou les explosions devraient également se multiplier, puisque la limite inférieure d’inflammabilité des produits stockés est plus rapidement atteinte dans ces conditions. Les individus travaillant dans les milieux naturels ou en contact avec des personnes et des animaux seront plus exposés aux agents biologiques car le changement climatique va modifier les zones où sont répartis les vecteurs de maladies infectieuses, comme les moustiques ou les tiques.

Lire la suite, « Une désorganisation de la production ou son interruption », sur le site www.sante-et-travail.fr

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