Études DARES : comment les conditions de travail affectent-elles la santé mentale ?

Mise à jour le 23 septembre 2024 | Stress Travail et Santé

En août 2024, la Dares a publié 4 rapports sur l’impact des conditions de travail sur la santé mentale. Ils explorent comment l’intensification du travail, l’autonomie, la précarité et le chômage affectent le bien-être psychologique des travailleurs. Ces études mettent en lumière divers défis rencontrés dans différents environnements professionnels.

Rapport 1 : « Impact de l’intensification et de l’autonomie au travail sur la santé mentale »

Ce rapport, rédigé par Sylvie Blasco (Université du Mans), Julie Rochut (Cnav) et Bénédicte Rouland (Université de Nantes), analyse l’impact combiné de l’intensification du travail et de l’autonomie sur le bien-être psychologique des salariés. 

Il révèle que le stress lié à une charge de travail accrue nuit à ce bien-être. En revanche, l’autonomie, en permettant un meilleur contrôle des tâches, joue un rôle protecteur

Lorsque la charge de travail est élevée et l’autonomie faible, le bien-être psychologique se dégrade considérablement. Ce phénomène touche particulièrement les femmes et les ouvriers, plus fréquemment exposés à ces conditions difficiles.

Rapport 2 : « Étude des relations entre les conditions de travail difficiles, les troubles du sommeil, la dépression et les conduites addictives chez des travailleurs en situation de précarité dans la cohorte CONSTANCES »

Le deuxième rapport, rédigé par Guillaume Airagnes, Joane Matta (responsables scientifiques AP-HP), Nadine Hamieh (chercheur chargé du projet) et Marie Zins (directrice de l’infrastructure de recherche) examine les liens entre conditions de travail difficiles, précarité et troubles psychologiques. 

Basé sur les données de la cohorte CONSTANCES, une étude qui suit la santé des personnes en France, il montre que les travailleurs précaires sont plus susceptibles de développer des addictions (tabac, cannabis, sucre, alcool) lorsqu’ils sont épuisés ou ont des horaires atypiques. Les femmes et les travailleurs de nuit sont particulièrement vulnérables, avec un risque accru de rechute dans le tabagisme et l’alcoolisme. Ces résultats soulignent la nécessité d’une meilleure prévention dans ces milieux.

Rapport 3 : « Santé mentale et expérience subjective du chômage »

Le troisième rapport, dirigé par Antoine Duarte (Université de Toulouse, IPDT), Stéphane Le Lay (IPDT) et Fabien Lemozy (IPDT), examine l’impact du chômage prolongé sur la santé mentale. 

Il révèle que, parfois, le chômage peut offrir un soulagement temporaire après une période de travail difficile. Cependant, lorsqu’il perdure, il détériore progressivement la santé mentale des demandeurs d’emploi. Le rapport souligne, de ce fait, le dilemme des agents de Pôle Emploi qui doivent jongler entre : pousser les demandeurs à chercher du travail et rester à l’écoute de leurs besoins.

Rapport 4 : « Les effets subjectifs des « nouvelles » organisations du travail »

Rédigé par Christophe Dejours (Responsable scientifique – Université de Nanterre), Stéphane Le Lay (IPDT), Fabien Lemozy (IPDT) et Isabelle Gernet (Université de Paris), ce rapport analyse l’impact des nouvelles organisations du travail sur la santé mentale. Il examine trois types de structures : une plateforme numérique de livraison, une Scop de coursiers, et une entreprise libérée. 

Les livreurs de la plateforme font face à des conditions de travail précaires et à un management algorithmique. Dans la Scop, la coopération collective permet de mieux gérer la pression. En revanche, l’entreprise libérée, malgré une grande autonomie, peut entraîner une surcharge mentale à cause de la responsabilisation excessive des salariés. 

Le rapport conclut que l’absence de hiérarchie peut nuire à la santé mentale si elle n’est pas correctement encadrée.

Via le site Préventica

En savoir plus : Consulter les rapports de la Dares.


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Photo: Puwadon Sang-ngern

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