Depuis ces derniers mois et surtout ces dernières semaines, avec le débat sur la réforme des retraites, on a beaucoup évoqué dans la presse et sur les plateaux de télévision de l’évolution portée par les français sur leur rapport au travail et de la nécessité de s’interroger sur les organisations de travail.
Certes le contexte de crise sanitaire que nous avons traversé, avec la nécessité de se pencher sur ces questions, a remis le sujet en évidence, mais, comme le souligne Jean-Claude Delgenes dans ces colonnes ces jours-ci, il faut bien admettre « qu’après dix ans de QVT peu d’améliorations avaient suivi cette nouvelle norme« . Le remplacement de cette notion dans le Code du travail en mars 2022, par la qualité de vie et des conditions de travail (QVCT) a encore peu changé les choses.
Pour autant le débat sur la recherche de sens et le rapport au travail est devenu incontournable et nombreux sont ceux (de plus en plus nombreux) qui pensent qu’il devient urgent de s’en saisir véritablement.
Pour nourrir utilement les réflexions plusieurs acteurs se sont penchés récemment sur ces questions. Pour ne citer que les plus récents: la Fondation Jean Jaurès avec « les ambivalences du nouveau rapport au travail » (1) et l’Institut Montaigne, avec « Les Français au travail : dépasser les idées reçues » (2)
Les principales observations de la Fondation Jean Jaurès sur les Français et leur rapport au travail
Fin 2022, le travail continue à être moins central dans la vie des Français et les symboles de réussite traditionnelle sont en perte de vitesse
Dans une précédente note de la Fondation Jean-Jaurès, il avait été observé que la proportion de Français en activité affirmant que la place du travail dans leur vie était « très importante » s’était déjà effondrée en un peu plus de trente ans, passant de 60% en 1990 à 24% en 2021.
L’Ifop a de nouveau posé cette question fin octobre 20221. 84% des salariés considèrent que leur travail est important. Cet étiage demeure relativement stable dans le temps long puisque 86% des interviewés faisaient ce constat en 2021 et, si l’on remonte plus en arrière, 92% en 1990. Il en est en revanche autrement s’agissant du score « très important ». Celui-ci enregistre cette année encore une baisse significative pour s’établir à 21% (contre 24% en 2021 et 60% en 1990), soit un cycle baissier qui se poursuit.
Cette faible place « très importante » accordée au travail se retrouve au sein de la plupart des catégories de salariés :
- le genre : 20% des hommes affirment que le travail occupe une place très importante dans leur vie contre 22% des femmes ;
- l’âge : 21% des 18-24 ans contre 23% des 50-65 ans ;
- le statut : 18% des professions intermédiaires, 20% des employés, 23% des ouvriers et 25% des cadres.
Il est également souligné que la progression de comportements individualistes, couplés à une défiance institutionnelle généralisée qui dépasse le cadre du travail, ainsi qu’une moindre identification statutaire envers les entreprises, expliquent ce « désengagement ».
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Notes :
(2) https://www.institutmontaigne.org/publications/les-francais-au-travail-depasser-les-idees-recues
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