Plusieurs études récentes ont mis en lumière le mal-être du personnel hospitalier français. Un mal-être que l’on ressent chez quasiment tous les professionnels concernés et qui s’explique essentiellement par deux motifs : un management déshumanisant et l’impossibilité de fournir des soins corrects aux patients.
Les méthodes de management à l’anglo-saxonne font l’objet de nombreux débats : stress, humiliations, résultats pas forcément au rendez-vous… Des objectifs exigeants en termes de résultats et de productivité, ainsi qu’une pression accrue sur le personnel peuvent s’avérer contre-productif économiquement et désastreux socialement, comme on l’a vu chez France Telecom.
Une chose est sûre, elles ne sont pas adaptées à l’hôpital public !!!
Imposer ces méthodes productivistes aux services publics est souvent considéré comme une hérésie (l’utilité publique ne peut se quantifier comme le CA d’une entreprise) aux conséquences lourdes tant pour les salariés (La Poste) que pour la qualité des services.
Une chose est sûre, elles ne sont pas adaptées à l’hôpital public !!!
Le personnel hospitalier subit une pression incroyable, qui a été accentuée par la loi sur les 35 heures et a explosé avec les coupes budgétaires des dernières années : les effectifs sont tout simplement insuffisants pour le nombre de patients à traiter. Sans parler du matériel…
En conséquence, on se retrouve avec un personnel hospitalier pressé comme un citron, tant au niveau des heures de travail, que de l’intensité. Par exemple, la nuit, aucun service d’hôpital, en France, ne tourne aujourd’hui avec le nombre légal minimum d’employés ! L’État impose d’un côté des normes strictes pour assurer des soins minimums et il retire de l’autre côté les moyens aux hôpitaux de respecter ces normes…
Comme pour tous les autres professionnels, la première conséquence de cette situation est l’état de santé psychologique des soignants. Stress, dépressions, démotivation, sentiment d’humiliation, d’être déconsidéré, inutiles… les travailleurs de l’hôpital vont aussi mal que leurs patients. Et la situation continue d’empirer au rythme des réformes de lutte contre le déficit.
Dans ces conditions, comment prodiguer des soins de qualité ? C’est la seconde conséquence de cette gestion purement économique des hôpitaux : le personnel hospitalier n’a ni le temps, ni les moyens de soigner correctement ses patients. Et comme il s’agit principalement de professionnels ayant une vocation, qui croient en leur métier (au moins au début) et qui tiennent à bien le faire, en aidant au maximum les malades, ils souffrent énormément de ne pouvoir offrir des soins de qualité.
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