Les troubles musculo-squellettiques représentent 87 % des maladies professionnelles et l’amiante reste le premier responsable des cancers, selon l’Assurance-maladie.
Les troubles musculosquellettiques – c’est-à-dire les douleurs musculaires, comme par exemple les tendinites, ou le syndrome du canal carpien – restent le premier type de maladie professionnelle reconnu en France en 2014 (87 %), selon le bilan annuel de l’Assurance-maladie présenté jeudi 12 novembre. Ils se traduisent par des douleurs insidieuses et ponctuelles qui tendent à augmenter jusqu’à devenir de vrais handicaps. Viennent ensuite les cancers, majoritairement dus à l’amiante, et les maladies psychiques, dont 315 cas ont été reconnus en 2014.
Cancers : l’amiante reste le premier responsable
Les cancers ne représentent que 7 % des maladies professionnelles, et une grande majorité d’entre eux, 81 %, sont dus à l’amiante. Cependant ils sont en recul de 3,7 %, alors que les cancers non liés à l’amiante ont augmenté de 10 % l’an dernier.
Forte proportion de cancers de la vessie
Parmi les cancers professionnels non liés à l’amiante, 45 % sont des cancers de la vessie, et 25 % des cancers liés aux poussières de bois, comme des cancers de la face. Ils sont identifiés comme des « risques émergents » contre lesquels l’Assurance-maladie entend agir à travers ses programmes de prévention. Dans les cancers de la vessie sont notamment incriminés « les amines aromatiques et hydrocarbures aromatiques polycycliques qu’on retrouve dans les teintures et colorants, mais aussi dans les synthèses de médicaments ou de pesticides et dans l’industrie plastique et du caoutchouc », a précisé Marine Jeantet, directrice des risques professionnels. « L’identification du lien professionnel est d’autant plus difficile que cette maladie survient longtemps après l’exposition à un agent cancérogène : dix, vingt, voire quarante ans après, donc généralement après cessation de l’activité professionnelle », souligne le rapport.
Des maladies psychiques davantage reconnues
Le nombre de maladies psychiques liées au travail augmente : 315 cas ont été reconnus en 2014, contre 223 en 2013. Cette évolution s’explique « principalement en raison de l’évolution de la réglementation », qui permet depuis la fin de 2012, de déposer plus facilement sa demande, selon Mme Jeantet. Interrogée sur le burn-out – ou syndrome d’épuisement professionnel –, Mme Jeantet a souligné qu’il s’agissait d’un syndrome « multifactoriel » qui n’entre dans aucun tableau de classification de maladies professionnelles, comme les maladies psychiques en général, « toujours examinées au cas par cas ».
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