En cas de maladie, les salariés qui signalent de mauvaises conditions de travail dans l’entreprise sont moins enclins à l’absentéisme.
En 2016, les salariés signalent en moyenne onze jours de maladie qui ont donné lieu à huit jours d’absence au travail. Les trois jours restants, les salariés déclarent être allés travailler en étant malades. Ainsi, plus d’un jour de maladie sur quatre (27 %) s’est traduit par du présentéisme, une pratique qui consiste à aller travailler tout en étant malade.
La propension au présentéisme, c’est-à-dire la proportion de jours de maladie passés au travail, varie d’abord en fonction de l’état de santé des salariés : plus le nombre annuel de jours de maladie est élevé, plus la part des jours de présentéisme dans l’entreprise est faible.
La propension des salariés au présentéisme dépend également des conditions de travail dans l’entreprise : les salariés qui signalent de mauvaises relations avec leur hiérarchie, un travail intense ou un sentiment d’insécurité économique ont tendance à passer au travail une part plus importante de leurs jours de maladie.
Le présentéisme en cas de maladie
Le présentéisme en cas de maladie est le fait pour un salarié d’aller travailler alors qu’il est malade. Selon différentes études, cette pratique a en moyenne pour effet d’aggraver les problèmes de santé des salariés et d’augmenter, à moyen et long terme, le nombre des absences pour raisons de santé. Le présentéisme est de ce fait coûteux pour la collectivité [1], [2].
Parmi les pays européens, la France est particulièrement touchée par ce phénomène. Selon la dernière enquête européenne sur les conditions de travail (2016), 62 % des salariés en France (1) ont fait au moins 1 jour de présentéisme au cours de l’année 2015, contre 42 % des salariés dans l’ensemble de l’Union européenne [3]. Ainsi, les salariés en France font partie des salariés de l’Union européenne ayant la plus forte propension au présentéisme [4].
Quelle est, en France, l’ampleur du présentéisme relativement au nombre total de jours de maladie ? Qui sont les salariés les plus enclins au présentéisme ? Quels aspects du travail peuvent favoriser ou, au contraire, limiter ce phénomène ?
Pour répondre à ces questions, cette étude s’appuie sur l’enquête Conditions de travail et risques psychosociaux de 2016 (CT-RPS 2016) qui apporte un éclairage inédit sur le présentéisme (2).
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Télécharger l’étude complète sur le site de la DARES – Direction de l’Animation de la Recherche, des Etudes et des Statistiques
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NOTES
(1) Propension moyenne ajustée par sexe, âge, type d’emploi, secteur d’activité, temps de travail et ancienneté.
(2) La présente étude porte sur les salariés, excepté les salariés en arrêt de plus d’un an et les salariés travaillant principalement à leur domicile.
(3) Voir l’encadré 1 pour la description des questions qui permettent de calculer le nombre total de jours de maladie.
(4) Le plus faible nombre de jours de maladie pour les salariés en CDD ou intérimaires provient en grande partie d’un effet de sélection (les employeurs et agences d’intérim tendant à éviter de recruter sur des contrats courts des salariés à la santé fragile [6]).
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