Pourquoi est-il si difficile de sortir des constats pour passer à l’action et promouvoir la QVT ? Depuis quelques années, les diagnostics du stress et des risques psychosociaux (RPS) sont devenus légion dans les grandes entreprises et dans les PME.
Depuis quelques années, les diagnostics du stress et des risques psychosociaux (RPS) sont devenus légion dans les grandes entreprises et dans les PME. Redoutés par certains, attendus par d’autres, les résultats sont rarement générateurs d’apprentissages pour les acteurs de l’entreprise. Ils permettent tout au plus de faire un consensus sur la façon dont les situations sont perçues dans l’environnement professionnel.
Fondamental et nécessaire, ce consensus n’est toutefois pas suffisant pour amorcer l’amélioration des conditions de travail. Les enquêtes européennes et nationales le montrent : depuis 2007, la situation se dégrade et en 2013, 68 % des Français estimaient que la qualité de vie au travail (QVT) s’était dégradée dans les cinq dernières années.
Pour comprendre ce qui freine l’action, les professionnels du secteur ont beau jeu d’accuser les effets collatéraux de la crise (moins de moyens économiques et humains, accélération des rythmes, moins de marges de manœuvre) et, pour certains, la mauvaise volonté des dirigeants d’entreprise. Il est toujours étonnant d’entendre des spécialistes remettre en question le monde entier, mais pas leurs pratiques. Les psychologues appellent cette façon de fonctionner l’attribution externe : quand j’échoue, c’est de la faute des autres.
Il n’est pas question ici de minorer l’impact de l’environnement socio-économique sur les conditions de travail, ce serait tomber dans l’excès inverse, l’attribution interne : tout ce qui m’arrive n’est que de ma faute et l’environnement n’a aucun impact sur moi. Or, si j’ai froid l’hiver, c’est certes parce que la température est basse, mais aussi parce que je ne suis pas assez couvert au regard du climat. Ce juste partage des responsabilités permet de retrouver des leviers d’amélioration sur ces pratiques et de ne pas uniquement subir et déplorer une situation.
Compte tenu de la dégradation de la situation, il semble que la réalité plaide pour un changement de paradigme afin de rendre l’amélioration de la qualité de vie au travail concrète. Comprendre à quoi ressemblera ce nouveau paradigme revient à répondre à la question : pourquoi est-il si difficile de sortir des constats pour passer à l’action et promouvoir la QVT ?
Pour répondre à cette question, il nous faut envisager trois erreurs fondamentales ainsi que leurs conséquences :
Lire la suite sur le site des Échos :
- L’erreur dans la façon d’étudier le sujet
- L’erreur relative à l’objet étudié
- L’erreur dans la temporalité