Les personnes conscientes que le stress affecte leur santé présenteraient davantage de pathologies cardiovasculaires.
Le stress, nouveau mal du XXIe siècle, est une préoccupation croissanté des médecins. Plusieurs études ont déjà prouvé qu’un stress chronique pouvait avoir des effets néfastes sur la santé, en favorisant notamment les maladies cardiovasculaires, le diabète ou l’hypertension. Une équipe de chercheurs européens s’est intéressée plus spécifiquement aux personnes conscientes d’être stressées, pour déterminer s’il y a ou non une association entre le ressenti d’un stress néfaste pour la santé et la survenue plusieurs années après d’une maladie coronarienne. Leurs résultats, publiés dans le European Heart Journal et rendus publics jeudi, montrent que les personnes affirmant une détérioration de leur santé liée au stress ont deux fois plus de risques d’avoir une crise cardiaque que les autres.
L’étude, menée par des chercheurs du centre de recherche en épidémiologie et santé des populations de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), en collaboration avec des scientifiques anglais et finlandais, a porté sur 7268 fonctionnaires britanniques, suivis pendant 15 ans. Les participants devaient indiquer dans quelle mesure leur stress quotidien avait une incidence sur leur santé: pas du tout, peu, moyennement, beaucoup ou extrêmement.
8% des participants très affectés par le stress
Les résultats sont notables: les volontaires rapportant que leur santé est «beaucoup» ou «extrêmement» affectée par le stress ont 2,12 fois plus de risques d’avoir une crise cardiaque comparés à ceux qui ne sentent aucun effet. Cette association reste présente même si l’on exclut les autres facteurs de risques de développer des maladies coronariennes, comme l’hypertension ou le diabète. Les personnes les plus concernées étaient plutôt des femmes, ne vivaient pas en couple, fumaient régulièrement, mangeaient peu de fruits et légumes et avaient moins d’activité physique.
Même si seulement 8% des participants à l’étude estimaient que leur santé était fortement impactée par le stress, cette étude montre que «les plaintes des patients ne devraient pas être ignorées par les professionnels de santé», déclare Hermann Nabi, le responsable de l’équipe de l’Inserm qui a participé aux travaux.
Reste à savoir si les personnes ressentent les effets néfastes du stress parce qu’elles sont réellement dans une situation à risque, ou bien si c’est parce qu’elles sont hypochondriaques et angoissées que leur état de santé se dégrade. Des travaux ultérieurs devront se pencher sur la question.
Retrouvez l’article de Alice Flores sur le site du Figaro.