Du niveau local au confédéral, la plupart des organisations de salariés s’emparent des questions de souffrance au travail, mais avec des outils et des stratégies parfois divergentes. Telles sont les observations tirées d’une enquête inédite, menée par deux sociologues.
Comment les syndicalistes se forment-ils aux enjeux de la santé mentale au travail ? Et quel rôle jouent-ils en la matière ? C’est à ces questions qu’ont tenté de répondre Lucie Goussard, sociologue à l’université d’Évry Paris-Saclay et Sabine Fortino, sociologue à Paris-Nanterre.
Entre 2020 et 2022, les chercheuses ont mené une enquête qualitative auprès de 75 militants en charge de la santé au travail et/ou de la formation à la CGT, à la CFDT, à la CFE-CGC, à la CFTC, au Snes-FSU, à l’Unsa et chez Solidaires. De cette enquête, elles ont présenté les premières constations lors du colloque
« Syndicalismes et santé au travail au temps des réformes néolibérales », organisé par l’Institut d’études avancées (IEA) de Paris, les 2 et 3 février dernier.
« La plupart des militants s’équipent en théories et en outils conceptuels en suivant les productions scientifiques et en se formant en psychologie du travail, en clinique de l’activité, en ergonomie, en ergologie ou plus rarement en sociologie », observe Lucie Goussard. Les travaux de Christophe Dejours, Danièle Linhart ou d’Yves Clot font largement consensus. C
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