Lundi 20 mai au tribunal correctionnel de Paris, le témoignage d’un médecin du travail, Monique Fraysse, est venu interrompre des débats assez désincarnés jusque-là.
Droite à la barre, sa silhouette ne tremble pas. Les pieds sont joints, les bras tendus pour tenir le papier qu’elle lit d’une voix douce et monocorde. Monique Fraysse, 62 ans, médecin du travail chez France Télécom, aujourd’hui à la retraite, raconte. Et ses mots, parfois un peu éraillés par l’émotion, font naître des visages. Antoine, Alexandre, Daniel… Avec elle, ils entrent au tribunal, après deux semaines de bataille de chiffres et de débats techniques.
De 1994, date de son entrée dans l’entreprise, elle passe sans attendre à 2007, le moment où « les réorganisations se multiplient, nombreuses, désordonnées ». Elle se souvient des équipes cassées par les mobilités qui s’accélèrent alors, des salariés saisis par la peur de perdre leur poste.
En janvier 2007, la direction met en place des cellules d’écoute auxquelles les médecins du travail doivent participer…
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