Deux syndicats de police alertent sur le nombre élevé de suicides dans leurs rangs

Suicide Au Travail

Partager cet article :

Le syndicat Alternative Police-CFDT affirme que deux policiers se sont donné la mort cette semaine, portant à 25 le nombre de suicides depuis le début de l’année. Un chiffre «inquiétant» au regard des années précédentes.

Semaine noire pour les forces de l’ordre. Les policiers ont appris ce week-end la mort de deux de leurs collègues: l’une à Conflans-Sainte-Honorine dans les Yvelines et un autre à Alès dans le Gard. Au total, vingt-cinq policiers se sont suicidés depuis le début de l’année, soit un tous les quatre jours, s’alarmait dimanche le syndicat Alternative Police-CFDT, qui appelle à «des actes concrets» pour endiguer ce «fléau». Même inquiétude de la part du Syndicat des cadres de la sécurité intérieure qui s’est dit «triste», «car la fatigue accumulée va continuer d’agir sur ceux d’entre nous les plus fragilisés par un métier éprouvant en termes de disponibilité».
Selon Le Parisien, la fonctionnaire de la brigade de nuit de Conflans-Sainte-Honorine, âgée de 37 ans, se serait donné la mort avec son arme de service à Guainville (Eure-et-Loir), dans la nuit de samedi à dimanche. Le corps d’un policier du commissariat d’Alès âgé de 49 ans et disparu depuis une semaine a quant à lui été retrouvé dimanche matin lors d’une battue dans un bois dans le Gard, selon France Bleu Gard Lozère et La Dépêche du Midi. Le service d’information et de communication de la police (SICoP) a confirmé à Reuters que deux décès de fonctionnaires de police avaient été enregistrés dans le week-end tout en précisant qu’il ne s’agissait pour l’instant que de «suspicions» de suicides devant encore être confirmées après la réalisation d’autopsies.

Un taux de suicide bien supérieur à la moyenne nationale

L’association «Mobilisation des policiers en colère» (MPC), qui se veut indépendante des syndicats, évoquait elle aussi 25 suicides depuis le début de l’année. «Ces chiffres représentent les effectifs d’au moins deux brigades de province», a-t-elle fait valoir sur Twitter dimanche soir. «Deux brigades qui se sont donné la mort depuis le 1er janvier Messieurs dames les dirigeants».
Ces chiffres semblent déjà très élevés au regard des précédentes années et alors que nous ne sommes qu’au mois d’avril (voir l’infographie ci-dessous). Selon un document interne à la police nationale que s’était procuré Le Figaro en 2018, l’âge moyen des fonctionnaires qui passent à l’acte se situe en moyenne entre 40 et 45 ans. La majorité d’entre eux le font avec leur arme de service (58%), à leur domicile (62%) et une minorité sur le lieu de travail (16%). Le taux de suicide dans la police est supérieur de 36% à celui observé dans la population générale, selon l’épidémiologiste Gaëlle Encrenaz, qui a corédigé un article sur le sujet en 2015.

«Bien que les raisons du passage à l’acte restent multifactorielles, entre problèmes privés et situations professionnelles compliquées, il y a incontestablement une véritable souffrance des policiers confrontés quotidiennement à la misère sociale, à la pression hiérarchique et aux missions successives sans possibilité de repos régulier», estime Alternative Police-CFDT dans son communiqué. Dans un rapport publié en juin dernier sur l’état des forces de sécurité intérieure, des sénateurs allaient dans le même sens: «Les difficultés propres aux forces de sécurité intérieure, comme la proximité avec la mort, les rythmes de travail décalés, ou encore le poids de la hiérarchie constituent indéniablement des facteurs aggravants qui contribuent à expliquer cette prévalence du suicide en leur sein. C’est pourquoi les agents ressentent de manière très négative les déclarations tendant à renvoyer un passage à l’acte à des causes purement personnelles».

Lire la suite sur le site www.lefigaro.fr

A lire dans le magazine

Réseaux Sociaux

Suivez-nous sur les réseaux sociaux pour des infos spéciales ou échanger avec les membres de la communauté.

Aidez-nous

Le site Souffrance et Travail est maintenu par l’association DCTH ainsi qu’une équipe bénévole. Vous pouvez nous aider à continuer notre travail.