[QUÉBEC] Inquiétante détresse chez les médecins

Dans le Monde, Suicide Au Travail

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(Québec) La détresse et les suicides ont augmenté chez les médecins depuis 2016, a appris Le Soleil. Une situation qui ne serait pas étrangère, sans être exclusive, aux récentes réformes qui ont bouleversé le réseau de la santé.

Après une année record en 2010, où il avait dénombré pas moins de cinq suicides, le Programme d’aide aux médecins du Québec (PAMQ) a noté entre 2011 et 2015 une diminution du nombre de médecins ayant mis fin à leurs jours (un à deux par année). En 2016, il a enregistré quatre suicides. Cette année, on lui en a déjà rapporté deux.
«Pour nous, c’est très préoccupant», s’inquiète la directrice générale du PAMQ, la Dre Anne Magnan, tout en précisant que les données fournies au Soleil ne représentent pas nécessairement le portrait exact, «mais bien seulement ce qui nous a été rapporté».
À Québec, un ophtalmologue de l’Hôpital du Saint-Sacrement s’est enlevé la vie en mai dernier sur les lieux de son travail. En 2016, l’Hôtel-Dieu de Lévis a été éprouvé par le suicide de deux médecins spécialistes et la tentative d’un autre, selon ce qu’il a été possible d’apprendre.

Le PAMQ a également noté une augmentation d’environ 40?% du nombre de médecins en détresse ayant recouru à ses services au cours de la dernière année. Les données complètes seront connues lors de la publication du rapport annuel du Programme, prévue pour septembre ou octobre, précise la Dre Magnan.
Tout en rappelant que les médecins se suicident davantage que le reste de la population et qu’il n’y a jamais de cause unique à un suicide, la directrice générale du PAMQ estime que l’organisation du travail peut être un facteur qui contribue à la détresse du corps médical. «On ne peut pas faire de lien direct entre les suicides et les réformes, mais on ne peut pas dire que c’est inexistant non plus», résume-t-elle.  
Selon la Dre Magnan, les médecins font «très souvent» allusion aux enjeux liés à l’organisation des soins lorsqu’ils consultent au PAMQ, ce qui n’était pas le cas avant.
«Ça ressort beaucoup. […] Vous savez, quand on choisit de travailler en santé, c’est pour aider. Quand un médecin a l’impression de ne pas donner des soins de qualité, ça peut engendrer une souffrance éthique. Il y a aussi la gestion de l’incertitude qui peut être difficile pour certains médecins. Ce qui se passe [dans le réseau] ne laisse pas les médecins indifférents, et certains vivent moins bien avec ça que d’autres», explique-t-elle.
La Dre Magnan cite l’exemple d’un médecin qui a récemment fait appel au PAMQ parce qu’il se sentait de plus en plus dépressif. «Le médecin était en détresse, mais il fonctionnait quand même bien au travail, à son détriment. Si un patient s’était présenté à lui dans le même état, il l’aurait mis en arrêt de travail, mais lui, il ne voulait pas arrêter tout de suite parce qu’il ne voulait pas faire souffrir son équipe déjà surchargée. Il a dit qu’il arrêterait quand il aurait des idées suicidaires. C’est la ligne qu’il s’était tracée», raconte la directrice générale du PAMQ.

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