«On n’en parle pas, mais un dirigeant se suicide tous les deux jours en France», rappelle Fabienne Piponniau, psychologue du travail à Troyes, psychothérapeute et consultante pour Act’RH Conseils.
La clinicienne, spécialiste de la santé au travail, était l’invitée la semaine dernière du comité des jeunes dirigeants, lors de la plénière sur le burn-out organisée à l’ESC. Fabienne Piponniau fait par ailleurs partie du réseau Marie-Pezé, qui se penche sur la souffrance au travail.
«La médiatisation des risques psychosociaux a tendance à rendre les dirigeants d’entreprise responsables du stress. On n’imagine pas qu’ils peuvent aussi le subir. Pourtant le stress du dirigeant est une réalité. Des chercheurs comme Olivier Torrès tirent la sonnette d’alarme concernant la santé des chefs d’entreprise et le suicide patronal.»
Selon l’observatoire Amarok, les causes de souffrance des dirigeants (étude menée auprès des patrons de PME), sont la surcharge de travail (92,8 %), la pression de la concurrence (84,6 %), la perte d’un client (68,8 %), les impayés (67,5 %) ou encore la chute des commandes et les conflits avec les clients. « Les conséquences sont nombreuses : anxiété, fatigue, troubles digestifs, pertes de mémoire, palpitations, agressivité, repli sur soi, consommation de substances toxiques », énumère Fabienne Piponniau. « Ces syndromes doivent engendrer une réaction. Ils ne doivent pas rester masqués. » Sauf qu’un des problèmes récurrents du chef d’entreprise, c’est la solitude. D’où la difficulté du diagnostic par les tiers. Or le burn-out est un syndrome lié à une exposition prolongée au stress aigu.
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