Avec le confinement, les Français se montrent attachés à leurs collègues de travail

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Le confinement et le développement du télétravail ont heurté de plein fouet les relations de travail, qui ont une place centrale dans nos vies.

L’idée est née au moment du déconfinement : par tablées de dix, dans le respect des gestes barrières et le plus souvent en extérieur, plus de 400 salariés d’Orange au total se sont réunis à travers la France pour un dîner entre collègues.

« Il fallait que les collègues puissent se retrouver, d’autant plus que la plupart restaient en télétravail deux à trois jours par semaine, raconte Sébastien Crozier, président du syndicat CFE-CGC d’Orange, organisateur de ces dîners de collègues. Les retours ont été positifs : certains nous disaient encore début juillet que c’était la première fois qu’ils sortaient dîner depuis le confinement. » Une phrase revenait souvent : « Que ça fait du bien de revoir ses collègues ! »

Des collègues à 87,2 % amicaux

Malgré les petits agacements quotidiens de la vie au travail, le confinement a montré combien les salariés français étaient attachés à des collègues qu’ils sont 87,2 % à trouver « amicaux », selon l’enquête conditions de travail du ministère du travail. Une étude menée en 2019 auprès des cadres par l’Insee et la Dares a montré que l’absence des collègues était pour cette catégorie une des principales difficultés du télétravail (1).

« Nous nous sommes aperçus que le télétravail ne dégrade pas la convivialité des conditions de travail, mais qu’il génère néanmoins un sentiment d’isolement », résume Amélie Mauroux, qui a mené l’étude du côté de la Dares. Spécialiste des conditions de travail, elle note aussi que « les bonnes relations avec les collègues ont un rôle plutôt protecteur vis-à-vis des risques psychosociaux, par exemple face à la dégradation des moyens ».

Des collègues pour « subvertir » la souffrance

Le travail est générateur de souffrance : c’est même l’étymologie du mot qui renvoie à un instrument de torture romain… Pour Stéphane Le Lay, chercheur à l’Institut de psychodynamique du travail, cette souffrance est même consubstantielle au travail. « Cette souffrance est normale et on va tenter de la subvertir en mettant en mouvement tout notre corps et notre intelligence pratique », résume-t-il.

À cet égard, les collègues auraient ici leur importance. « L’organisation du travail se trouve “verrouillée” par de nombreuses règles, souvent impossibles à respecter dans toute leur rigueur. Il faut donc en permanence y déroger et c’est dans la confiance avec les collègues qu’on va trouver les moyens de “tricher” ». D’où, à ses yeux, l’importance du « collectif de pairs » pour permettre de « subvertir » une souffrance qui s’exprimerait autrement par d’autres biais, comme les maladies professionnelles, le burn-out, les troubles musculo-squelettiques…

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(1) Sébastien Hallépée et Amélie Mauroux, «?Le télétravail permet-il d’améliorer les conditions de travail des cadres???», L’économie et la société à l’ère du numérique, Insee références, 2019.

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