Suicide et Travail
7ème colloque international de psychodynamique et Psychopathologie du Travail
2èmes journées de l’association internationale des spécialistes de psychodynamique du travail
Vendredi 11 et Samedi 12 Octobre 2013
Maison de la Chimie
28 rue Saint Dominique – 75007 PARIS
Voir le site du CNAM pour plus d’informations et la fiche d’inscription.
SECRÉTARIAT DU COLLOQUE
CIPPT7 – Psychanalyse-Santé-Travail
Virginie HERVÉ
41 rue Gay-Lussac
75005 PARIS
Télécopie : 00 33 1 44 10 79 41
e.mail : virginie.herve@cnam.fr
Argument
Selon certains auteurs le suicide au travail serait un faux problème, monté en épingle par les media, exclusivement français, exploité par les mauvais esprits et alimenté par des psychologues désireux d’accroître leur influence sociale et leurs honoraires.
Pour les cliniciens spécialisés en psychodynamique du travail, le suicide sur les lieux de travail est un phénomène récent. C’est aussi un message adressé aux autres, aux collègues, à l’entreprise, à la société tout entière, dont il s’agit précisément d’accuser réception et de déchiffrer le sens.
Les morts par suicide ne sont pas que franco-français et c’est l’un des objectifs de ce colloque que de rassembler des chercheurs et des praticiens venus de diverses régions du monde pour faire le bilan des connaissances en ce domaine (Session N° 1).
La question principale du colloque concerne l’étiologie, c’est-à-dire l’analyse des processus en cause dans la genèse des suicides au travail. La clinique de ces suicides soulève des problèmes inédits qui font l’objet de controverses avec la psychiatrie et la psychanalyse d’une part, avec la théorie sociale d’autre part.
Les suicides de travailleurs sans antécédents médico- psychiatriques suggèrent d’examiner à nouveaux frais l’impact des contraintes du travail contemporain sur le fonctionnement psychique individuel et sur la déstructuration des stratégies collectives de défense contre la souffrance au travail, qu’il faudra confronter aux approches classiques du suicide par la psychiatrie. (Session N° 2).
La sociologie depuis Durkheim propose du suicide une analyse différente de celle des psychopathologues. Les suicides au travail confirment-ils la thèse du déterminisme social en général, ou appellent-ils une analyse plus approfondie de l’impact spécifique des rapports sociaux de travail sur la santé mentale ? Outre cette question, il s’agit de mettre au jour l’impact des suicides au travail sur les collectifs et au delà sur le monde du travail dans son ensemble, ainsi que sur son évolution. (Session N° 3).
Le suicide au travail pourrait indiquer qu’une étape supplémentaire a été franchie dans la réduction du pouvoir de l’être humain de contrôler l’utilisation qui est faite de sa vie par l’organisation du travail. Comment, dans ce contexte de dépossession de soi, peut-on penser une action rationnelle de réappropriation du rapport au travail ? Des réponses se font jour par des truchements divers qui vont de la sensibilisation de l’espace public à l’évolution du droit, en passant par de nouvelles pratiques dans le champ de la clinique et de l’expérimentation sociale, ainsi que par des actions originales de résistance et de désobéissance aussi bien sur le terrain du travail que dans le champ de la culture. Leur recension fera l’objet de la Session N° 4.