Invitation pour participer à la remise de la 13ème édition du Prix le 29 mars.
Inscription gratuite et obligatoire pour assister le mercredi 29 mars 2023 à 11h30 à la remise du prix au salon national » Solutions CSE » dans l’Espace Rencontres de la Défense Arena.
Les ouvrages sélectionnés :
Télécharger le détail (Pdf) ou voir plus bas.
Catégorie Experts
- Le Grand Déclassement, Philippe d’Iribarne, Albin Michel
- Le Travail pressé, Pour une écologie des temps du travail, C. Gaudart, S. Volkoff, Les Petits Matins
- Histoire du repos, Alain Corbin, Plon
- Le futur du travail, Juan Sebastián Carbonell, Amsterdam
Catégorie Témoignages
- Comment mes collègues m’ont liquidée : une médecin raconte l’hôpital, Laurence Verneuil. Préface
C. Dejours, Albin Michel - Les Femmes du Lien, La vraie vie des travailleuses essentielles, V. Jarousseau. Dessins de T. Chavant,
Les Arènes - Plus tard tu seras éboueur, Ludovic Franceschet, Éditions City
- Dame de compagnie, en immersion au pays de la vieillesse, Ixchel Delaporte, Le Rouergue
Informations pratiques :
N’oubliez pas de réserver votre badge d’accès (voir les infos sur le carton d’invitation ci-joint) pour entrer librement et sans attente….
Lieu : à 11h30 à l’Espace « Rencontres » de SOLUTIONS CSE – La Défense Arena
Votre badge d’accès VIP à demander à info@toitcitoyen.com ou sur www.salonsce.com si vous êtes élu d’IRP. – Informations sur le Blog
www.toitcitoyen.com/mondedutravail ou sur le site www.toitcitoyen.com
Détail sur les ouvrages sélectionnés
Catégorie Experts
Le Grand Déclassement, Philippe d’Iribarne, Albin Michel, 2022, 176 pages, 19,90 €
L’entreprise se découvre depuis peu une vocation sociale. L’épanouissement des salariés, le pouvoir partagé, la survie de la planète deviennent brusquement des objectifs prioritaires. Cette vision angélique du monde du travail correspond-elle à la réalité ? Telle est la question que se pose Philippe d’Iribarne, sociologue réputé et auteur d’un livre culte, « la logique de l’honneur ». Son constat est lucide, donc cruel : le sens du devoir pour beaucoup d’entre nous est malmené par de récentes évolutions, à commencer par une soumission croissante à la fois aux caprices des clients et à ceux des chefs. Si on y ajoute le sentiment de déchéance lié au fait de ne pas avoir d’emploi à la hauteur de ses diplômes et la diffusion rapide d’un management dit moderne – en fait copié servilement
des méthodes américaines- on mesure le décalage qui s’installe entre les actes et les (beaux) discours. Un livre de référence sur une révolution aussi redoutable qu’invisible.
Philippe d’Iribarne, X-Mines, directeur de recherche au CNRS, mène des travaux pionniers sur les entreprises françaises, dans leur singularité à l’échelle du monde. Auteur d’une vingtaine d’ouvrages, il est traduit en dix langues.
Le Travail pressé, Pour une écologie des temps du travail, Corinne Gaudart, Serge Volkoff, Les Petits Matins, 2022, 208 pages, 18,00 €
Des histoires de travail au quotidien pour mettre au jour les mécanismes de pression sur les temps du travail. Quelles conséquences sur la santé et le travail lui-même ? Quelles voies pour s’en extraire ? Le modèle de la hâte tend à s’imposer dans le monde professionnel. Les exigences d’intensité, de réactivité, d’adaptabilité dessinent un faisceau de contraintes pesant sur les temps du travail. Cet ouvrage rend compte d’histoires de travail cumulées lors d’études menées dans de multiples secteurs : ouvriers de l’automobile, de la sidérurgie ou du BTP, pâtissiers, horticulteurs, infirmières et aides-soignantes, agents administratifs et encadrants, etc. Ces femmes et ces hommes vivent des expériences communes relatives aux injonctions contradictoires de faire « vite et bien », à l’impossibilité de prendre le temps nécessaire pour acquérir et faire circuler des savoirs professionnels… tout en ayant le sentiment que les difficultés qu’ils éprouvent leur sont personnelles. Les auteurs décrivent les rouages de ce modèle de la hâte, ses méfaits, mais aussi les stratégies et les ruses déployées dans l’activité quotidienne, individuelle et collective, pour le contrer. De ces histoires se dégagent les temps essentiels, ceux grâce auxquels on peut faire vivre son expérience, défendre sa santé et redonner au travail tout son sens : le temps pour transmettre, pour construire avec les autres, pour créer. En partageant ces tranches de vie, les auteurs veulent susciter une réflexion collective sur les manières d’agir autrement, plaidant pour une « écologie des temps du travail ».
Corinne Gaudart est ergonome, directrice de recherche au CNRS, au Laboratoire interdisciplinaire pour la sociologie économique (Lise). Elle est membre du Centre de recherche sur l’expérience, l’âge et les populations au travail (Creapt). Serge Volkoff est statisticien et ergonome, chercheur invité au Centre d’études de l’emploi et du travail (CEET). Il est membre du Centre de recherche sur l’expérience, l’âge et les populations au travail (Creapt).
Histoire du repos, Alain Corbin, Plon, 2022, 176 pages, 15,00 €
Alain Corbin, l’un des plus grands historiens français revient avec un livre étonnant : une histoire du repos. Ce virtuose nous avait déjà donné une histoire du silence qui faisait découvrir d’autres manière de se taire et exaltait le rôle préparatoire à toute activité qu’a été
le silence pendant des siècles. Le repos n’est ni le sommeil ni la prière mais bien un moment particulier où l’homme de répare, se prépare. Pas simplement la solution face à la fatigue. Car longtemps le repos a été perçu au regard de l’éternité. Mais tout a changé avec le XIXe siècle. Se reposer est devenu aussi une injonction thérapeutique, voire une invitation aux loisirs. En lisant ce livre tout un pan de notre passé ressurgit. Mais surtout, nous avons l’impression de découvrir ce que se reposer signifie vraiment. Alain Corbin : « L’alternance travail-repos est apparue avec l’usine ». Professions libérales surmenées, salariés au bord du burn-out… Nous n’avons pas toujours été épuisés, explique l’historien des sensibilités dans « Histoire du repos ». Jadis, le travailleur savait ménager sa peine… et ses nerfs.
Alain Corbin, ancien professeur de l’Université Paris I panthéon-Sorbonne est un des maîtres de l’histoire des représentations et l’inventeur de l’histoire des sensibilités. Son œuvre (Histoire du silence, Histoire de l’ignorance) abondamment traduite à l’étranger en fait une des figures les plus importantes de la scène intellectuelle.
Le futur du travail, Juan Sebastián Carbonell, Amsterdam, 2022, 192 pages, 12,00 €
Le travail est un inépuisable objet de fantasmes. On annonce sa disparition prochaine sous l’effet d’un « grand remplacement technologique », on prophétise la fin imminente du salariat, on rêve d’une existence définitivement débarrassée de cette servitude. Fait
significatif, les futurologues consacrés et les apologistes du monde tel qu’il va n’ont absolument pas le monopole de ce discours, tout aussi bien tenu par les plus féroces critiques du capitalisme. À chaque révolution technologique ses mirages. Car il y a loin, très loin, de ces anticipations à la réalité. Le travail humain conserve en effet une place centrale dans nos sociétés. Simplement, ses frontières et le périmètre des populations qu’il concerne se déplacent : ce n’est donc pas à une précarisation généralisée que l’on assiste, mais à l’émergence d’un nouveau prolétariat du numérique et de la logistique, dans des économies bouleversées par l’essor des géants de la Big tech. Dans cet essai incisif, Juan Sebastián Carbonell montre que le discours sur la « crise du travail » fait obstacle à la compréhension de ses enjeux politiques. Et que sa mise en avant empêche, parfois à dessein, la nécessaire ouverture d’un débat sur les voies de son émancipation.
Juan Sebastián Carbonell est sociologue du travail et des relations professionnelles. Il est auteur de plusieurs articles scientifiques sur le changement sociotechnique dans l’industrie automobile française. Il a participé à la traduction de Conversations avec Bourdieu de Michael Burawoy (Amsterdam, 2019).
Catégorie Témoignages
Comment mes collègues m’ont liquidée : une médecin raconte l’hôpital, Laurence Verneuil, Préface Christophe Dejours, Albin Michel, 2022, 240 pages, 18,90 €
Laurence Verneuil, praticienne hospitalière, cheffe de service dans un CHU, ne doit son salut qu’à sa décision d’abandonner une carrière que tout le monde pourrait lui envier. Sans cela, elle ferait partie des nombreux soignants qui, à force de subir la tyrannie exercée par les gestionnaires et le harcèlement professionnel qui en découle, se sont donné la mort. Dans ce récit pudique et méticuleusement documenté, elle raconte sa descente aux enfers. Son témoignage en dit long sur ce que les dernières décennies ont fait du métier de soignant. Il analyse et dénonce un système pervers qui incite à ne pas faire de vagues, voire à « collaborer» : Laurence Verneuil n’a pas été soutenue par la plupart de ses pairs, bien au contraire. C’est ainsi qu’une femme au parcours prestigieux et irréprochable renonce à sa vocation pour sauver sa peau, et ce au détriment du soin qu’elle voulait accorder à chaque patient. Reste son témoignage pour prendre enfin conscience du drame qui se joue à l’hôpital et espérer changer le cours des choses.
Les femmes du lien. La vraie vie des travailleuses essentielles, Vincent Jarousseau. Avec les dessins de Thierry Chavant, Les Arènes, 2022, 224 pages, 24,90 €
Elles sont aides à domicile, auxiliaires de vie sociale, assistantes maternelles… Découvrez un récit choral autour de 8 femmes qui mêle roman-photo, documentaire et BD. Par Vincent Jarousseau, l’auteur des Racines de la colère. Valérie est technicienne d’intervention sociale et familiale ; Marie-Basile, aide à domicile ; Angélique, assistante maternelle ; Marie-Claude, aide-soignante ; Rachel, accompagnante éducative et sociale ; Julie, éducatrice spécialisée ; Séverine, auxiliaire de vie sociale ; Marie-Ève, assistante familiale. Huit femmes parmi les trois millions de travailleuses « essentielles » que la crise sanitaire a mises en lumière. Pendant deux ans, Vincent Jarousseau a cheminé à leurs côtés. Il restitue ici leurs propos. Pour rendre compte de leurs conditions de travail et de vie, faire ressentir la complexité et la diversité des expériences, et adopter le point de vue de celles qui créent du lien dans nos sociétés.
Vincent Jarousseau est photojournaliste, documentariste et réalisateur. Il a publié trois ouvrages documentaires sous forme de romans-photos (sur les villes FN, les gilets jaunes et celui-ci).
Plus tard tu seras éboueur, Ludovic Franceschet, Éditions City, 2022, 256 pages, 17,50 €
Avec son balai, Ludovic l’éboueur rêve de changer le monde. Ce monde qui n’a pas toujours été tendre avec lui. Enfant fugueur, ado mal dans sa peau, il est aujourd’hui le meilleur ambassadeur du vivre ensemble. Son terrain de jeu : Paris, dont il a connu la face obscure, en tant que SDF, pendant près de 10 ans. Passionné par son travail d’éboueur, écœuré par l’incivilité, il dévoile les coulisses d’une vocation prônant le partage et le mieux-vivre ensemble. La propreté, c’est le combat de sa vie : chaque mégot, chaque papier, jeté à la poubelle est pour lui une victoire. Jamais moralisateur, il partage son quotidien sur les réseaux sociaux avec sincérité et humour. Et sur son temps libre, il va porter la bonne parole auprès des jeunes et dépolluer les bords de routes, les bois et les rivières. Sans relâche. Pour que le monde soit un peu plus beau, un peu meilleur…
Dame de compagnie. En immersion au pays de la vieillesse, Ixchel Delaporte, 2022, 224 pages, 20,90 €
En ce début de vingt et unième siècle, jamais les personnes âgées dépendantes n’ont été si nombreuses et si isolées. Jamais, non plus, les métiers de l’aide à la personne n’ont autant recruté. On parle même de silver économie. Car si, en 2015, l’on évoquait 2, 5 millions de personnes âgées en perte d’autonomie, le chiffre pourrait doubler en 2050. Pour s’occuper d’elles, on engage majoritairement des femmes peu qualifiées, souvent étrangères. Elles forment une population presque aussi invisible que ces Français vieillissants dont elles
organisent le quotidien. Des femmes, plus de 830 000 en France, qui travaillent essentiellement en horaires fragmentés, week-end compris, et gagnent de tout petits salaires. Des femmes qui, outre les tâches matérielles, remplissent la solitude immense dans laquelle vivent tant de nos aînés. Pendant plusieurs mois, Ixchel Delaporte s’est glissée dans la peau d’une dame de compagnie. Elle nous raconte, de l’intérieur, cet univers parallèle où la lenteur de l’extrême vieillesse se conjugue à l’activité frénétique de travailleuses sans merci. Avec humanité, elle fait aussi le portrait de celles et ceux dont elle s’est occupée ou qui furent ses compagnes de travail. Une impressionnante et nécessaire immersion au pays de la vieillesse contemporaine.