Samuel Bollendorff a remporté, avec Olivia Colo, au festival Visa pour l’image de Perpignan, le Visa d’or RFI-France 24 du webdocumentaire avec «Le Grand Incendie», une production multimédia consacrée à un sujet sombre et méconnu, les immolations en France.
Comment est née l’idée du « Grand Incendie » ?
Au départ, avec Olivia Colo, nous avions l’idée de travailler à l’hôpital Saint-Louis, au service des grands brûlés, sur un projet de fiction. Puis nous avons vu arriver une personne qui venait de s’immoler. Puis une autre. On s’est rendu compte qu’il y en avait un toutes les deux semaines ! Et on a changé de sujet pour s’intéresser à cette question.
Qu’ont tous ces immolés en commun ?
La majorité ont fait ce geste devant une entreprise avec une symbolique forte liée au service public : la mairie, la CAF, le centre des impôts… Et tous travaillaient pour une entreprise publique, ou qui l’avait été : Gaz de France, France Télécom… Ce sont des agents qui avaient signé, trente ans auparavant, un contrat de service public et ne se retrouvaient plus dans des missions commerciales, où l’objectif est la rentabilité.
Il a fallu faire beaucoup de recherches, mener l’enquête, car il n’y a aucune recension, aucune statistique sur le sujet. Sur place, il n’y a plus aucune trace et nous avons été marqués par cette absence. C’est une action tournée vers la collectivité, mais le collectif n’entend rien. Les médias les traitent comme des faits divers alors que le geste est politique.
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