« Il est vraiment sincère, ce film » : dans les petites et moyennes villes, « Au nom de la terre » fait carton plein

Artistes du Travail

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Le film sur un agriculteur poussé au suicide a été vu par 1,3 million de personnes, surtout dans les villes qui épousent la géographie agricole et rurale.

René et Marie ont du mal à se souvenir de leur dernière sortie au cinéma. « Ce devait être pour Qu’est-ce qu’on a encore fait au Bon Dieu ?, en janvier », finit par se remémorer ce couple de retraités. Dimanche 20 octobre, en fin d’après-midi, ils font la queue au CGR d’Abbeville (Somme) pour découvrir le film Au nom de la terre. « On vit dans une région agricole, alors on est intéressés par le sujet », explique René. « Et puis on a vu Guillaume Canet en parler au journal de France 2, je l’aime bien cet acteur », complète Marie.

Dans ce multiplexe installé à l’entrée de la ville sur l’ancienne friche industrielle de la sucrerie, dont il ne reste que la cheminée en briques au milieu du parking, la séance pour ce drame vécu par un agriculteur affiche complet. « C’est comme ça depuis plus de trois semaines, le film fonctionne super bien, constate la guichetière, et il sera encore à l’affiche la semaine prochaine. »

Depuis sa sortie le 25 septembre, ce premier long-métrage d’Edouard Bergeon, inspiré de l’histoire de son père, qui s’est suicidé sous le poids des dettes et du travail, cumule plus de 1,3 million d’entrées en France. Pour sa cinquième semaine d’exploitation, il sera sur 550 écrans, contre 437 au départ.

« Ça nous dépasse », reconnaît face à ce succès inattendu le producteur, Christophe Rossignon, cogérant de Nord-Ouest Films et, comme le réalisateur, fils d’agriculteur.


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