Rodin, Dalou, Meunier… les grands noms de la sculpture donnent un visage aux travailleurs à Nogent-sur-Seine

Artistes du Travail

Partager cet article :

Jusqu’au 7 mars 2021, le musée Camille Claudel de Nogent-sur-Seine dans l’Aube met à l’honneur les Sculpteurs du travail. Auguste Rodin, Constantin Meunier ou encore Jule Dalou, représentent les différents métiers avec leurs gestes, leurs outils, leurs vêtements particuliers, pour glorifier le travail ou au contraire dénoncer les dérives de la condition ouvrière.

La déambulation présente 150 œuvres du XIXe et XXe siècle, provenant de 23 institutions différentes de France et de Belgique.

Petits métiers immortalisés

Ces scènes de genres, que l’on connait déjà en peinture, montrent au XIXe siècle la représentation des hommes et des femmes au travail. Immortalisé dans la pierre, le corps est représenté en plein effort, ou incarné par les travailleurs de petits métiers de rue, comme ces porteuses de pain.

Un regard inédit sur ces tâches subalternes. « C’est tout à fait nouveau car antérieurement, la représentation en sculpture était réservées aux grands hommes, aux figures mythologiques ou historiques« , précise Cécilie Champy-Vinas, conservatrice du patrimoine.

La douleur du labeur

La souffrance au travail s’exprime aussi dans les différentes sculptures présentées. Souffrance physique où les corps tombent parfois sous l’effort, mais aussi souffrance morale. L’artiste Constantin Meunier sculpte les marques de la douleur. En 1887, après un violent coup de grisou, il assiste à une catastrophe minière. « Il dessine une mère qui pleure le corps de son fils mort qui vient d’être remonté de la mine et ça va être le symbole de toutes les victimes de ces catastrophes minières », détaille encore l’experte.

Un cri d’alerte qui rejoint le constat de Zola dans Germinal (1885) et qui pointe du doigt les abus les exploitants de mines au détriment de la vie des mineurs. 

Gloire au travail

Dès le début du XXe siècle, on voit apparaître des œuvres qui glorifient le travail. Parmi elles, il y a cette « frise du travail » d’Anatole Guillot, commandée par la ville de Paris pour l’Exposition Universelle de 1900.

Il y aussi des sculptures pharaoniques et coûteuses qui resteront à l’état de projet comme cette gigantesque tour imaginée par Rodin, ou encore un monument de Jules Dalou qui rend hommage au monde ouvrier. « On était en pleine IIIe République, il y avait une volonté d’honorer les travailleurs », indique encore la conservatrice avant de préciser que ces monuments ont été interrompus dans leur édification de peur de les voir transformés en point de ralliement pour des grèves ou des manifestations. 

« Les Sculpteurs du travail » au musée Camille Claudel de Nogent-sur-Seine jusqu’au 7 mars 2021.
– Du mardi au vendredi de 11h à 18h
– Le samedi et le dimanche de 11h à 19h
– Tarifs : 7 et 4€


Via le site www.francetvinfo.fr

A lire dans le magazine

Nos asservissements consentis

Les lois qui réglementent notre quotidien, tous nos faits et gestes qui sont surveillés. Certains...

Réseaux Sociaux

Suivez-nous sur les réseaux sociaux pour des infos spéciales ou échanger avec les membres de la communauté.

Aidez-nous

Le site Souffrance et Travail est maintenu par l’association DCTH ainsi qu’une équipe bénévole. Vous pouvez nous aider à continuer notre travail.