La spécialité d’anesthésie-réanimation, peu connue, a été et est toujours en première ligne dans la crise du Covid. Avec des points positifs – une meilleure (re)connaissance du grand public – mais aussi des aspects sombres liés à une sur-sollicitation des équipes, propice à l’épuisement.
Les anesthésistes-réanimateurs sont en effet très exposés au burnout. Consciente de cette réalité, la profession a engagé une profonde réflexion, notamment au sein de la commission SMART (« Santé du médecin anesthésiste-réanimateur au travail ») créée au sein du Collège français des anesthésistes-réanimateurs (CFAR). Ségolène Arzalier-Daret, qui a présidé cette commission de 2017 à 2020, vient de réunir au sein d’un ouvrage, intitulé Le burn-out en anesthésie-réanimation, le fruit des travaux de cette commission. Dans ce livre très complet et didactique, l’anesthésiste-réanimatrice du CHU de Caen s’attache à décrire, témoignages à l’appui, tous les rouages qui conduisent un soignant fort des valeurs qui l’ont conduit à choisir ce métier et cette spécialité à sombrer, pour parfois ne plus se relever, broyé par le système de soins en quête de productivité et de rentabilité. Nous l’avons interviewée sur les facteurs psycho-sociaux qui guettent le soignant en anesthésie-réanimation, dans le contexte de la crise Covid et au-delà.
Medscape édition française : Comment la crise Covid a-t-elle influé sur la souffrance au travail des anesthésistes-réanimateurs ?
Dr Ségolène Arzalier-Daret : La crise sanitaire a mis l’anesthésie-réanimation en avant, et cela a permis que nous ressentions un sentiment de reconnaissance de notre travail par la population. L’analyse que je fais de la situation est que la crise est survenue dans un contexte de fortes tensions déjà présentes à l’hôpital public…
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