Burn out : des biomarqueurs très prometteurs

02 décembre 2018 | Burn Out

Le burn out n’est pas reconnu comme une maladie ( il ne figure ni dans la CIM10, classification internationale des maladies, ni dans la classification psychiatrique internationale DSM V), son diagnostic n’est donc pas toujours facile. Depuis plus de 10 ans la recherche est en cours afin de trouver des biomarqueurs de burn out, elle vise les principaux systèmes impliqués dans le stress : l’axe hypothalamo hypophysaire, le système nerveux autonome, le système immunitaire et le métabolisme ainsi que les systèmes dérégulés par un stress chronique : neuroendocrinien et cardiovasculaire. Une quinzaine de facteurs sanguins s’avèrent prometteurs car corrélés spécifiquement avec les scores de burn out. La variabilité de la fréquence cardiaque appartient également aux biomarqueurs de burn out.

Que se passe t-il dans l’organisme en cas de stress ?

En cas de stress diverses modifications se déroulent dans l’organisme

  • L’axe HPA (hypothalamo-hypophyso-surrénalien) est activé et finit par libérer du cortisol.
  • Le système nerveux autonome est activé, c’est le  système neuro sympathique, il entraîne la production d’adrénaline, des modifications de la tension artérielle et de la fréquence cardiaque.
  • Le système immunitaire ralentit son activité pour garder de l’énergie pour affronter l’urgence ( en raison du stress)
  • Un Catabolisme intervient afin de produire de l’énergie.

A la fin de l’état de stress tout doit normalement rentrer dans l’ordre mais en cas de stress chronique, tous ces systèmes finissent par s’épuiser et sont dérégulés. La dérégulation des systèmes immunitaire et métabolique conduit à une inflammation chronique, une hyperglycémie.

Biomarqueurs de burn out les plus prometteurs

De nombreux biomarqueurs ont déjà été étudiés, certains ne sont pas concluant mais d’autres s’annoncent prometteurs.
Cortisol, CORT :
hypocortisolémie  le matin  et hypercortisolémie à midi et le soir ( JUSTER 2011),  ( PILGER 2018);
alors que normalement c’est le contraire : hypercortisolémie le matin et hypocortisolémie le soir.
On observe donc une inversion de la courbe normale dans le cas du burn out.
Au fil des années, environ 5 ans après le burn out le cortisol matinal revient à la normale.
Des tests salivaires permettent de doser le cortisol.
DHEAs, déhydroépiandrostérone est diminuée en cas de burn out  (Lennartsson 2015, 2016,)
La  déhydroépiandrostéroneest libérée par le cortex surrénalien, est diminuée en cas de burn out et augmente de nouveau quand les symptômes de burn out régressent.
Facteur de croissance VEGF et EGF :ces facteurs sont liés à la dépression.
Ils sont augmentés en cas de dépression mais également dans les cancers  et chez la femme en état de burn out ( Wallensten 2016). VEGF, Vascular endothelial growth factor , augmente la croissance des vaisseaux sanguins
Le Sommeil est impacté en cas de burn out: à la fois la qualité du sommeil, le nombre d’éveils, la fragmentation du sommeil, la latence d’endormissement, l’efficacité du sommeil, l’heure du réveil ( Eksted 2009).
Autres marqueurs qui sont augmentés dans les cas de bun out (Metlaine 2018)

  • HBA1C prédictif significatif du Burn out
  • Glycémie 
  • CRP

Variabilité de la fréquence cardiaque

HRV, ( Heart rate variability) ou VRC ( variabilité de la fréquence cardiaque) est diminuée en cas de burn out.
On observe donc une corrélation négative avec le questionnaire MBI, Maslach Burnout Inventory  ( Kanthak 2017)
Quand la variabilité de la fréquence cardiaque est marquée cela signifie que le nerf vague est actif et que l’équilibre entre stress et récupération est conservé. On observe  le contraire en cas de burn out.( Lennartsson 2016).
La variabilité de la fréquence cardiaque est censée correspondre à l’équilibre entre les influences sympathique (cardio-accélératrice) et parasympathique (cardio-décélératrice) sur le rythme intrinsèque du nœud sino-auriculaire.
Des mesures de la variabilité de la fréquence cardiaque sur 24 heures,  durant 3 jours, dont 2 jours de la semaine et 1 jour du week-end constituent un bon indicateur de stress. Plusieurs dispositifs sont disponibles sur le marché pour effectuer ce monitoring,  mesurer le système cardiaque autonome : 2 électrodes doivent être placées sur le thorax afin de réaliser un enregistrement ECG pour mesurer l’écart entre les différents battements cardiaques.
Ces outils permettent de voir si le système nerveux (système cardiaque autonome) est bien régulé et donc de sensibiliser la personne, d’éviter l’épuisement, comme cela se pratique en sport.

Lire la suite, « Dépistage actuel en cours de recherche pour objectiver un burn out« , sur le site www.atousante.ch

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