Épuisement professionnel : pourquoi est-ce si difficile de lâcher-prise ?

Mise à jour le 07 décembre 2025 | Burn Out

Comme s’il suffisait d’appuyer sur un bouton… En présence d’un syndrome d’épuisement professionnel, l’arrêt de travail ne marque malheureusement pas la fin des symptômes. La mise à distance du travail s’avère bien souvent difficile. Pour quelles raisons ?

Comme le rappelle Sébastien Hof, psychologue du travail et psychothérapeute, membre du réseau de Consultations Souffrance et Travail, « les patients qui souffrent d’un syndrome d’épuisement professionnel ont été particulièrement impliqués et investis dans leur travail ». Avec ce sentiment d’avoir donné – jusqu’à épuisement – pour que tout puisse fonctionner.

Résultat, la prescription d’un arrêt de travail ne permet pas à elle seule d’éloigner les symptômes, pas plus qu’elle ne met à distance ce travail qui a potentiellement pris une place extrêmement importante dans leur vie. « Le lâcher-prise est extrêmement difficile, d’autant plus qu’ils perçoivent souvent cet arrêt comme un échec », ajoute le psychologue. « L’arrêt peut aussi être considéré comme une incapacité à  faire face… »

Les sortir de leurs pensées

Dans pareille situation, les patients ont ainsi tendance à broyer du noir « et à se terrer chez eux », complète Sébastien Hof. A ses yeux, l’enjeu est triple.

Il faut d’abord faire en sorte qu’ils ne soient pas seuls avec leurs pensées, puis les aider à appréhender les choses de façon différente. Enfin, il faut les accompagner pour qu’ils cessent de ressasser ce qu’ils perçoivent comme un échec qui n’en est pas un.

« Ils doivent comprendre que l’employeur a des obligations en matière de santé et de sécurité des salariés. Et que, s’ils en sont arrivés à cet épuisement, c’est aussi le signe que tout n’a pas été mis en œuvre au sein de l’organisation pour l’éviter, le prévenir».

  Des choses simples, de nouvelles personnes

Reste alors à trouver les leviers du changement, ce qui ne constitue pas une mince affaire. « Il est compliqué de changer seul sa manière de penser », ajoute-t-il. D’où l’importance de se faire accompagner à la fois pour ôter ce sentiment de culpabilité puis reléguer le travail aux oubliettes. Pour Sébastien Hof, la recette passe par plusieurs étapes importantes. 

Notamment «amener le patient à retrouver une vie normale, composée de choses simples : s’occuper de ses enfants, faire des courses, sortir se balader, etc. Il va ainsi petit à petit se décentrer du travail» ;Cela passe aussi par la reprise d’une vie sociale, à travers notamment « une activité nouvelle qui l’amène à rencontrer de nouvelles personnes, qui l’accepteront tel qu’il est», conclut le psychologue. Et lui apporteront ainsi une bonne dose de confiance.

Source : Interview de Sébastien Hof le 17 novembre 2025 sur le site leprogres.fr

Sébastien Hof est psychologue du travail membre du réseau européen de consultations spécialisées Souffrance & Travail.

Son site web : https://www.sebastienhof.fr/


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