Les femmes, premières victimes du burn-out : « Du jour au lendemain, je n’ai plus réussi à lire ni à tenir une conversation avec mes enfants »

Burn Out

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De l’« effondrement » à la reconstruction, l’association bordelaise L’Burn prend en charge de nombreuses femmes épuisées de toute la France. Selon Santé publique France, ce sont elles, plus que les hommes, qui sont touchées par la souffrance psychique en lien avec le travail.

Chaque lundi à Talence, en périphérie de Bordeaux, une dizaine de femmes passent discrètement le portail de la Maison des Burnettes, entourée d’un mur de verdure. L’ancienne propriété viticole fut le refuge des habitants de la ville pendant la seconde guerre mondiale. La demeure reçoit désormais des femmes, de tous âges, exerçant différents métiers, des mères célibataires pour la plupart, et victimes d’un syndrome d’épuisement professionnel.

L’accueil par les membres de L’Burn se fait autour d’un café, dans les salons « décorés par une ancienne burnette [une femme qui a adhéré à l’association après un burn-out] ayant fait une reconversion dans l’architecture d’intérieur », indique Anne-Sophie Vives, directrice de l’association, qui fête ses 5 ans d’existence et reçoit des demandes d’adhésion toujours plus nombreuses.

L’ancienne notaire assistante, qui a elle-même connu un « burn-out sévère », avec perte de la mémoire immédiate, raconte son choix d’aider d’autres femmes : « Je l’ai longtemps caché à mon entourage. J’ai pu me reconstruire en parlant avec d’autres femmes de ma difficulté à concilier mon travail, mon rôle de mère et celui de femme. » Avant de préciser sa démarche : « Nous sommes aujourd’hui deux fois plus concernées, à cause des inégalités intrafamiliales et professionnelles, de la charge mentale et de la difficulté à concilier vie privée et vie professionnelle. C’est un épuisement multifactoriel, qui nécessite un accompagnement spécifique. »

« Errance médicale »

Les chiffres de fréquentation à l’association confirment les dernières conclusions de Santé publique France. En effet, selon le bulletin épidémiologique du 5 mars, la souffrance psychique en lien avec le travail était deux fois plus importante en 2019 qu’en 2007 et, sur toute cette période, cette souffrance était deux fois plus élevée chez les femmes, avec notamment davantage de troubles anxieux et dépressifs.

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