Plus de 3 millions d’actifs ont un risque élevé de faire un burn-out, selon une étude publiée mercredi 22 janvier par le cabinet Technologia. A l’occasion de cette étude, ce cabinet de prévention des risques professionnels lance un appel pour la reconnaissance par les autorités de ce syndrome d’épuisement professionnel.
Technologia s’est fondé sur un sondage mené auprès de 1 000 actifs. Il en ressort que 12,6 % d’entre eux encourent un burn-out, ce qui, rapporté à l’ensemble de la population, porte le nombre de personnes concernées à 3,2 millions d’actifs.
Le cabinet d’experts, qui est notamment intervenu chez France Télécom après la vague de suicides de 2008-2009, relève que le risque de burn-out, caractérisé par un travail excessif et compulsif, est particulièrement élevé chez les agriculteurs (23,5 %), devant les artisans, commerçants et chefs d’entreprise (19,7 %) et les cadres (19 %). Viennent ensuite les ouvriers (13,2 %), les professions intermédiaires (9,8 %) et les employés (6,8 %).
Cette affection touche des personnes sans antécédents psychiques et les pathologies « ne concernent que la sphère professionnelle », écrit Technologia. Selon ces experts, le lien « direct et essentiel » avec le travail est établi. Or, le cabinet note que ces affections sont « très difficilement reconnues » vu le flou sur la définition clinique de ce syndrome et l’absence de tableaux de maladies professionnelles spécifiques.
Seules quelques dizaines de cas sont reconnus chaque année
A l’heure actuelle, le burn-out peut être reconnu au titre de l’article L 461-1 du code de la Sécurité sociale, mais uniquement si la maladie justifie une incapacité permanente de travail de plus de 25 % et si un lien « direct et essentiel » avec le travail a été mis en évidence par un comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles. Seules quelques dizaines de cas sont reconnus chaque année.
Technologia lance donc un appel sur appel-burnout.fr pour la reconnaissance par la Sécurité sociale du burn-out par la création de trois nouveaux tableaux de maladies professionnelles : dépression d’épuisement, état de stress répété et anxiété généralisée.
Le cabinet avait déjà été à l’origine d’un appel visant à créer un observatoire du suicide, alors que la France affiche l’un des taux les plus élevés en Europe (plus de 10 000 par an). Cet appel avait été suivi d’effet puisqu’en septembre, le gouvernement avait lancé son observatoire nationl du suicide.
Retrouver l’article sur le site du Monde.