Salariés contactés en dehors des horaires de travail : "Ce n'est pas bon pour l'organisme", dit la psychanalyste Marie Pezé.

30 septembre 2015 | Burn Out, Stress Travail et Santé

Un rapport demande aux chefs d’entreprise d’inciter leurs salariés à se déconnecter en dehors des heures de travail. Une mesure pour le bien-être des salariés.

Bruno Mettlign, PDG du groupe Orange a remis mardi un rapport au gouvernement pour adapter le travail à la révolution numérique. Selon lui, les entreprises doivent inciter les salariés à se déconnecter en dehors des heures de travail. Il évoque un « devoir de déconnexion ». Seulement, de nombreux salariés sont sollicités après avoir terminé leur journée, et certains ne peuvent s’empêcher de jeter un coup d’œil à leurs mails professionnels..
C’était le cas d’Alice, avant de trouver son nouveau travail, ses soirées étaient gâchées « par quelqu’un qui demande des documents, quelqu’un qui demande des précisions, toujours pour des raisons professionnelles ». Aujourd’hui, à son nouveau poste, elle ne dispose que d’un téléphone basique « qui ne permet pas de recevoir de mails, mais juste d’envoyer des SMS et de recevoir des coups de fils ».
Alors, jusqu’où peut-on accepter l’intrusion de l’entreprise dans la vie privée des entreprises ? Pour Jean-Christophe Sciberras, président de l’association nationale des DRH. « Il y a des évolutions dont il faut tenir compte. Les entreprises se demandent comment ne pas créer de dérapages, tout en permettant de s’adapter à des évolutions qui sont profondes. »
Recevoir des coups de fil à 23 heures, ou pendant les weekends, est-ce que c’est normal ? « Ce n’est pas normal, sauf s’il y a des urgences et il y a des urgences dans la vie », estime Jean-Christophe Sciberras. Pour Marie Pezé, psychanalyste, spécialiste de la souffrance au travail : « D’abord ce n’est pas normal mais en plus ce n’est pas légal. Il y a un temps de travail précis sauf pour certaines fonctions dans la hiérarchie. Mais il existe des systèmes d’astreinte pour pleins de métiers ».
La psychanalyste précise également que « ce n’est pas bon pour l’organisme. Nous sommes tous désormais dans une surcharge cognitive très coûteuse en terme de burn-out, d’absentéisme. Et l’entreprise a tout intérêt, s’il elle veut des gens en bonne santé qui travaillent, à s’assurer que le cerveau ne soit pas cet organe poubelle qu’il est devenu. »

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