Scandales en séries chez les constructeurs automobiles

06 octobre 2015 | Crimes Industriels, Dans le Monde

Avant l’affaire de tricherie aux normes anti-pollution du géant allemand Volkswagen aux Etats-Unis, plusieurs constructeurs automobiles, américain et japonais, ont déjà fait face à une série de scandales depuis le début des années 2000 pour avoir dissimulé des problèmes de sécurité, parfois pendant plusieurs années. Ces défauts de fabrication cachés ont entraîné des centaines décès et plusieurs affaires sont toujours en cours.

General Motors
Il y a quelques jours à peine, le 17 septembre, le premier constructeur automobile américain écope d’une amende de 900 millions de dollars pour avoir dissimulé des informations concernant un défaut dans le mécanisme de démarrage par clé : le moteur pouvait subitement s’éteindre, bloquant la direction assistée et empêchant le déploiement des coussins gonflables de sécurité (airbags). Environ 124 décès et 275 blessés liés à ce défaut ont été recensés par le fonds d’indemnisation.
Près de dix ans après avoir détecté le problème, GM avait rappelé en 2014 quelque 2,6 millions de véhicules. Le constructeur reste visé par de nombreuses plaintes de familles de victimes présumées qui ont refusé de s’adresser à son fonds d’indemnisation.
Aucun responsable du géant de Detroit n’a été inculpé, malgré une enquête interne ayant révélé des dysfonctionnements et conduit au licenciement d’une quinzaine de personnes.
Takata
En novembre 2014, l’équipementier automobile japonais, dans la tourmente depuis plusieurs mois pour ses airbags défectueux responsables de plusieurs décès, est visé par une enquête pénale du département américain de la Justice, qui soupçonne le groupe d’avoir masqué le problème pendant des années.
Le défaut en cause concerne le gonfleur qui peut éclater sous certaines conditions et projeter alors des fragments de métal et de plastique sur les occupants.
En juin 2015, des élus américains ont accusé l’équipementier d’avoir suspendu des audits qui auraient pu permettre de déceler plus tôt le défaut de ses coussins de sécurité. Ce dysfonctionnement pourrait être à l’origine d’au moins huit décès et de centaines de blessés.
Takata avait fait état des premiers problèmes en 2008, procédant alors à un rappel à petite échelle. Aujourd’hui, des dizaines de millions de véhicules dans le monde (dont 34 millions aux Etats-Unis) ont été ou doivent encore être rappelés pour remplacer les équipements défectueux.

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