Selon une enquête de Qualisocial, la fonction publique territoriale est la plus touchée par le harcèlement au travail.
Spécialiste de la santé au travail, Qualisocial a présenté, le 21 novembre 2022, les résultats dédiés au secteur public (fonction publique d’État, territoriale, hospitalière et entreprise publique) de sa grande enquête réalisée avec Ipsos sur le harcèlement au travail. Principal enseignement : les agents font face à un degré élevé d’exposition au harcèlement. « Le secteur public est largement touché par le harcèlement. Et, comme dans le privé, les agents ne savent pas identifier clairement les situations de harcèlement. Il y a urgence à mettre en place de vraies stratégies de sensibilisation et d’éducation de tous les niveaux de fonctionnaires », commente Camy Puech, PDG de Qualisocial.
Harcèlement secteur public : des chiffres inquiétants
Selon l’enquête, près d’1 agent sur 3 du secteur public (32 %) dit avoir été victime de situations de harcèlement au travail. C’est le cas de :
- 40 % dans la fonction publique territoriale (FPT),
- 35 % dans les entreprises publiques,
- 28 % des agents de la fonction publique d’État (FPE),
- 27 % des agents de la fonction publique hospitalière (FPH).
Parallèlement, 80 % de ces mêmes agents affirment que le phénomène de harcèlement est fréquent. C’est le cas de :
- 89 % dans la FPH,
- 87 % dans la FPT,
- 72 % dans la FPE,
- 68 % dans les entreprises publiques.
Parmi les types de harcèlement auxquels sont le plus confrontés les agents du secteur public, plus des deux tiers (70 %) ont trait au harcèlement moral (propos humiliants, mise au placard, critiques incessantes…). C’est le cas de :
- 75 % dans la FPT,
- 70 % dans la FPE,
- 68 % en entreprise publique,
- 59 % dans la FPH.
Des mesures jugées insuffisantes sur le harcèlement dans le secteur public
En dépit de ces chiffres pour le moins inquiétants, à peine un peu plus d’un agent du secteur public sur dix (13 %) déclare être bien informé sur le harcèlement au travail et 7 % bien connaître la législation en la matière. « Ce manque d’information se traduit, chez la plupart des agents, par une difficulté à identifier, avec précision, les situations de harcèlement au travail », analyse Qualisocial. Ainsi, plusieurs situations relevant du harcèlement, testées dans le cadre de l’étude, ne sont pas identifiées comme telles par les agents. Par exemple : un collègue interpelant ses collègues en disant « ma petite » et « ma mignonne ». Ce constat est valable pour toutes les fonctions publiques, insiste l’enquête.
Cela n’empêche pas les agents du secteur public de juger insuffisantes les mesures contre le harcèlement au travail. Ainsi, 60 % d’entre eux considèrent que la législation ne va pas assez loin en matière de lutte contre le harcèlement. C’est le cas de :
- 81 % de agents de la fonction publique hospitalière,
- 65 % des agents de la fonction publique territoriale,
- 55 % des agents de la fonction publique d’État,
- 54 % des agents des entreprises publiques.
De même, près des deux tiers (65 %) des agents du secteur public estiment que le Gouvernement actuel n’est pas impliqué sur les questions liées au harcèlement au travail :
- 73 % pour les agents de la FPH,
- 68 % pour les agents des entreprises publiques,
- 63 % pour les agents de la FPE et de la FPT.
Via le site www.weka.fr
Informations médicales, juridiques, administratives complètes dans nos GUIDES SOUFFRANCE & TRAVAIL
- Guide Pratique pour les Travailleurs
- Guide pour les médecins généralistes
- Guide pour les médecins du travail
- Guide pour les Acteurs de l’Entreprise
- Guide de la Fonction Publique
- Guide des violences sexistes et sexuelles au travail
Le saviez-vous ? Vous pouvez soutenir l’association Souffrance & Travail fondée par Marie Pezé !
L’équipe Souffrance et Travail est entièrement bénévole: les membres de l’association qui a créé le site, les contributeurs, la rédac chef, et le webmaster. Tous les frais sont à notre charge, même l’hébergement du site, qui est désormais conséquent car nous recevons plus de 30 000 visiteurs par mois.
DCTH, Diffusion des Connaissances sur le Travail Humain, est une association Loi 1901 d’intérêt général. Vous pouvez donc soutenir notre action en envoyant un don, déductible à 66 % de vos impôts (article 200 CGI). Un reçu fiscal vous sera délivré.