Les risques psychosociaux, angle mort de l’absentéisme

Stress Travail et Santé

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Une enquête croisée de l’Ifop et du groupe Diot-Siaci, lequel a mis en place un observatoire de l’absentéisme au travail, montre que plus de 60 % des salariés estiment exercer un métier susceptible d’avoir un impact négatif sur leur santé mentale. Les situations de stress, une charge de travail trop importante ou le manque de reconnaissance sont les principaux motifs évoqués.

Pour limiter les dépenses imputables aux indemnités journalières de Sécurité sociale, le Gouvernement a annoncé en juin dernier vouloir lutter contre les arrêts maladie, en particulier les arrêts maladie supposés de complaisance. Le motif invoqué est une hausse sensible des arrêts maladie depuis quelques années, en particulier chez les plus jeunes.

L’observatoire de l’absentéisme mis en place par Diot-Siaci a suivi l’évolution au cours des quatre dernières années du taux d’absentéisme sur un périmètre de 660 000 salariés en 2022. Premier constat : le pourcentage de salariés absents au moins une fois dans l’année atteint effectivement « un niveau historique » et progresse particulièrement chez les jeunes de moins de 35 ans.

Des arrêts plus courts et plus fréquents

En 2022, le taux global d’absentéisme est en hausse par rapport à 2021 et s’élève à 5,64 % contre 4,94 % l’année précédente. Le taux d’absentéisme a augmenté de 16,8 % pour les femmes entre 2019 et 2022 et de 17,6 % pour les hommes. Cette hausse est liée à l’augmentation du nombre de salariés absents au moins une fois au cours de l’année.

Les arrêts maladie des salariés sont aussi plus fréquents et plus courts. La durée moyenne des arrêts maladies a diminué de 22,4 % entre 2021 et 2022, elle est passée de 21,4 à 16,6 jours. Le taux d’absentéisme lié aux arrêts compris entre 4 et 9 jours a plus que doublé entre 2021 et 2022.

Autre élément d’information, l’évolution du taux d’absentéisme diffère selon la catégorie socio-professionnelle concernée. Entre 2019 et 2022, l’absentéisme a le plus augmenté chez les ouvriers (+30,9 %) et les employés administratifs (+27,1 %), suivis par les professions intermédiaires (+15,4 %) et les cadres (+8,6 %). Mais entre 2021 et 2022, l’absentéisme des cadres a toutefois augmenté de 20,9 %.

Une observation dans tous les secteurs d’activité

Les données de l’observatoire montrent que la hausse de l’absentéisme est observable quel que soit le secteur d’activité.

Dans l’industrie par exemple, le taux d’absentéisme est en forte hausse avec 5,10 % en 2022 contre 4,24 % en 2019. La proportion de salariés absents a fortement augmenté entre 2021 et 2022 (50 % en 2022 contre 35 % en 2021) et la durée moyenne des arrêts a beaucoup baissé (16,4 jours en 2022 contre 21,5 en 2021).

Dans le secteur de la santé, le taux d’absentéisme est passé de 7,87 % en 2019 à 8,68 % en 2022. La durée moyenne des arrêts a diminué comme pour l’ensemble des secteurs d’activité (23,9 jours en 2022 contre 30,7 en 2021), mais la proportion de salariés absents est en hausse sur la même période (44 % en 2022 contre 37 % en 2021).

Lire la suite, « Des liens avec les conditions de travail et le stress » sur le site des éditions Tissot

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