Je suis harcelé(e) au travail : que faire ? Par Michèle Bauer, Avocat.

Stress Travail et Santé

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C’est une question très fréquente que nous posent certains salariés qui viennent nous consulter… Il existe deux types de demandes : je suis harcelé et je veux rester, ne pas perdre mon poste. je suis harcelé et je veux partir mais sans démissionner

1- Je suis harcelé et je veux rester que faire ?
La réponse à cette question est compliquée, car le salarié est en position d’infériorité, il est malade de son travail et désarmé.
Tout dépendra de la taille de l’entreprise pour laquelle il travaille.
Si cette entreprise est dotée de délégué du personnel et d’un CHSCT, il est possible pour le salarié de saisir ces organismes représentatifs pour leur faire part de la dégradations des relations de travail, le CHSCT pourra demander à l’employeur de diligenter une enquête.
Le médecin du travail pourra être saisi aussi et l’inspection du travail que l’on travaille dans une petite ou grande entreprise.
En tout état de cause, le but de la saisine de ces institutions représentatives est d’essayer de trouver une solution avec l’employeur en changeant le salarié de poste, en essayant une médiation…
2- Je suis harcelé et je souhaite partir mais je ne souhaite pas démissionner, que faire ?
Si vous êtes harcelé et que vous ne supportez plus la situation, vous pouvez vouloir partir « pour sauver votre peau » mais vous êtes victime et vous ne souhaitez pas démissionner car la démission ne vous donne pas droit aux allocations pôle emploi.
Il existe des solutions pour s’en sortir mais vous serez confronté à un problème, celui de la preuve du harcèlement et des faits que vous reprochez à votre employeur.

  • vous avez la possibilité de prendre acte de la rupture de votre contrat de travail, c’est une sorte de démission forcée que vous imputez à votre employeur, seulement vous ne pourrez pas bénéficiez des allocations Pôle Emploi sauf si le Pôle Emploi considère que la démission est légitime, et pour cela il est conseillé de déposer une plainte pénale contre votre employeur pour harcèlement moral.
    Toutefois, ce mode de rupture présente un aléa puisque vous devrez agir devant le Conseil de Prud’hommes pour que ce dernier requalifie cette prise d’acte en licenciement dépourvu de cause réelle et sérieuse s’il considère que les faits reprochés à votre employeur sont suffisamment graves. Le risque est que le Conseil de Prud’hommes peut requalifier cette prise d’acte en démission et que la conséquence soit que vous n’ayez aucune indemnisation du préjudice subi.
  • La résiliation judiciaire aux torts de l’employeur. C’est un mode de rupture un peu similaire à la prise d’acte sauf que vous restez en poste et vous saisissez le Conseil de Prud’hommes pour solliciter cette résiliation aux torts de l’employeur. Encore une fois, il faudra démontrer les agissements répétés de votre employeur… et votre employeur devra démontrer qu’il n’existe pas de harcèlement
  • La rupture conventionnelle, vous pouvez la demander, mais il n’est pas sûr que votre employeur s’y risquera… en effet, une rupture conventionnelle signée alors que le salarié est harcelé moralement risque d’être requalifiée, de nombreux juges du fond ont statué dans ce sens.

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