Conflits avec la direction, la hiérarchie médicale… Les causes de la souffrance au travail des PH font l’objet d’un bilan de l’observatoire de la souffrance au travail de Action praticien hôpital. Ça commence à suffire !
64 déclarations de souffrance au travail
Sur 2018, l’OSAT a reçu 64 déclarations dont 23 proviennent de CHU, 36 de CH et 5 d’EPSM. Premier résultat inquiétant, le niveau de souffrance au travail sur une échelle de 1 à 10 est évalué à 8, avec un danger imminent dans 50% des cas.
Les principales causes de la souffrance au travail sont, pour 55% des déclarants, la gouvernance hospitalière, pour 48% un dialogue impossible avec les responsables de service ou de pôle, pour 47% une surcharge de travail, et pour 44% une présomption de harcèlement moral au travail. Le harceleur présumé était dans 61% des cas la direction, ou la hiérarchie médicale dans les mêmes proportions. Comment se manifestait ce harcèlement ? Dévalorisations implicites et sournoises (82%), mépris (79%).
Troubles du sommeil
Principales conséquences de cette souffrance au travail, des troubles du sommeil dans 81% des cas, des troubles anxio-dépressifs (59%), des troubles alimentaires (41%). La souffrance au travail avait entrainé un arrêt de travail de plus de deux semaines dans 36% des cas et/ou avait entrainé des difficultés dans le couple et avec les enfants dans 22%.
Les spécialités les plus concernées par la souffrance au travail sont l’anesthésie-réanimation, la psychiatrie, la pharmacie et la médecine d’urgence. Les femmes ont été deux fois plus déclarantes que les hommes. 20% des déclarants sont chefs de service ou chefs de pôle.
Les déclarants ont cherché un soutien auprès du supérieur hiérarchique (30%), le président de CME (33%), et le médecin traitant (30%), le médecin du travail (56%), le conseil départemental de l’ordre des médecins (CDOM) (13%), le CNG (11%), un avocat (11%), et l’ARS (9%).
Dans 64% des cas, les réactions étaient compréhensives, et dans 31% des cas incitaient au départ.
L’OSAT avait été originellement créé par le SNPHARE en 2009, plus spécifiquement par le Dr Max-André Doppia, décédé le 13 novembre 2017. Son passage sous pavillon APH a permis d’élargir la prise en charge de la souffrance au travail à l’ensemble des praticiens hospitaliers.
Parallèlement à la création de l’OSAT s’est également mise en place une association de lutte contre le harcèlement des praticiens au travail, l’association Jean-Louis Megnien, du nom de ce professeur de l’HEGP qui s’est suicidé en 2015. Pour cause de harcèlement. Car parfois, ça tue.
Via le site www.whatsupdoc-lemag.fr