Malgré la campagne de vaccination et la levée des restrictions sanitaires, la santé mentale des Français continue de se dégrader.
13 millions de personnes, soit un Français sur cinq est touché par un trouble psychique. Certaines entreprises proposent des aménagements pour alléger la pression, et vont même jusqu’à donner des jours de congés supplémentaires à leurs salariés mais ce sont les investissements sur la prévention et la détection des troubles qui pourra changer la donne à long terme.
C’est l’autre crise sanitaire. Celle qui se développe à l’ombre de la pandémie de Covid-19. Car si les confinements ont permis de limiter la diffusion du virus et le nombre de décès, ils ont eu un effet délétère sur la santé mentale des Français. Encore aujourd’hui, malgré la levée des restrictions sanitaires, les chiffres sont inquiétants. Selon la cinquième édition de l’Observatoire-Place de la Santé de la Mutualité française, publié le 24 juin, une personne sur cinq est touchée par un trouble psychique soit 13 millions de personnes. 64 % des Français déclarent avoir déjà ressenti un trouble ou une souffrance psychique. Ce taux montre à 75 % chez les moins de 35 ans.
« La pandémie a créé une urgence », réagit Daniel Havis, vice-président délégué de la Mutualité française. « La question de la santé mentale, de sa prévention, de son traitement, a ressurgi avec d’autant plus de violence et d’acuité qu’elle était le plus souvent reléguée », ajoute-t-il citant la distanciation sociale, le télétravail ou les cours à distance comme facteurs d’isolement. Dans les entreprises, certains salariés, dont la santé mentale s’est dégradée, développent des burn-out.
Les grandes entreprises s’adaptent
Selon l’experte en prévention Astrid Le Fur, ce phénomène a doublé en un an à peine et touche désormais deux millions de personnes. Les managers sont particulièrement impactés. « Il y a une hausse des arrêts liés à l’épuisement des salariés au travail. Et c’était déjà vrai avant la crise Covid-19 », explique l’auteure du blog Partage Ton Burn Out. « La crise ne vient qu’accentuer les déséquilibres qui étaient déjà présents dans les entreprises », ajoute-t-elle.
Face à cette inquiétante situation, qui est constatée dans de multiples pays, certaines entreprises ont décidé d’accompagner leurs salariés. Le Washington Post rapporte ainsi que PepsiCo, Verizon ou encore Mozilla ont décidé d’augmenter le nombre de jours de congés payés pour leurs salariés et leur permettent d’adopter des horaires de travail plus flexible ou du travail à distance quand ils en ressentent le besoin. « Les employeurs doivent comprendre que les employés qui reviennent au bureau ne sont pas les mêmes que ceux qui sont partis en mars dernier », explique au journal américain Marianne Cooper, sociologue de l’Université de Stanford. « Les employeurs ne peuvent pas s’attendre à ce que les employés prétendent que nous n’avons simplement pas vécu une catastrophe sociale, qui se déroule encore aujourd’hui », ajoute-t-elle.
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