Quelles alternatives au Lean Management ?

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Les propositions de l’Ugict-CGT pour un clean management

Après le contrôle des corps, incarné par Charlot dans « Les Temps modernes » durant la phase de la révolution industrielle, l’idéologie libérale des années 1980 vise au contrôle des esprits pour accompagner la mutation du capitalisme vers la financiarisation de l’économie.
Les lois du management deviennent une traduction d’orientations stratégiques qui basculent vers la gestion (voir La société malade de la gestion, Vincent de Gaulejac, 2009) au détriment de la technicité, du sens du travail et du bien travailler. Engendrant une dichotomie entre les gestionnaires et le réel (Le management désincarné, Marie Anne Dujarier, 2015). Cette mutation s’accompagne d’un discours managérial qui laisse croire que « réussir sa vie professionnelle c’est réussir sa vie tout court » (Extension du domaine de la manipulation de l’entreprise à la vie privée, Michela Marzano, 2008). L’enjeu du temps libre pour s’affranchir du lien de subordination devient incontournable pour l’émancipation.
Ces propositions pour construire le management alternatif ont pour objectif de sortir des drames humains et des gâchis sociaux et environnementaux du Wall Street management. Elles sont issues des travaux de l’Ugict-cgt et ont donné lieu aux ouvrages co-écrits par Marie-José Kotlicki et Jean-François Bolzinger (Pour en finir avec le Wall Street Management et Laissez-nous bien travailler)
La mise en place de nouveaux droits pour l’encadrement (défini au sens large : managers, chef de projet, expert, etc.), est au cœur de la construction du management alternatif préconisé par l’Ugict-CGT.
Il repose sur 3 axes de construction, réhabilitant le rôle central que doit occuper le travail pour construire l’alternative au modèle dominant:

  • La reconnaissance des qualifications permettant leur plein exercice et la revalorisation de la technicité ;
  • Des droits d’expression et d’intervention individuels et collectifs ;
  • La conjugaison permanente des aspects sociaux, économiques et environnementaux.

La cohérence de ces trois axes complémentaires nécessite de les faire vivre simultanément.
Reconnaissance et plein exercice des qualifications
Il s’agit de recouvrir le pouvoir d’agir sur le travail en permettant le plein exercice des qualifications de chacune et chacun :  

  • Par la mise en place d’espaces de discussion professionnelles, permettant d’évoquer et de résoudre les difficultés rencontrées pour exercer un travail de qualité respectant les règles de l’art de leur métier.;
  • Par l’élaboration collective des objectifs, qui doivent s’accompagner d’une discussion sur les incidences prévisibles et sur les moyens nécessaires;
  • Par la discussion sur les moyens mis à disposition par l’employeur pour réaliser un travail de qualité conforme au métier;
  • Par une évaluation du travail tenant compte de la dimension collective du travail, basée sur des critères objectifs et transparents, et reconnaissant l’apport individuel dans ce contexte;.
  • Par la reconnaissance des qualifications et revalorisation de la technicité (y compris pour les métiers du tertiaire), et la lutte contre toutes les formes de discriminations.

Droit d'expression individuel et collectif


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