Santé et Bien-être au travail font-ils bon ménage avec les enjeux de la compétitivité ?

24 octobre 2014 | Stress Travail et Santé

Face au coût des accidents du travail ainsi qu’au durcissement des réglementations, il devient rentable d’améliorer non seulement la santé et la sécurité au travail. Mais aussi la qualité de vie et le bien-être au travail.

Depuis la crise économique de 2008, on assiste à deux phénomènes contradictoires. D’une part, le patrimoine des 500 plus grandes fortunes mondiales a augmenté de 35% en 2013 (+25% pour les 100 plus grosses fortune françaises), selon le classement Fortune 500 de Forbes. D’autre part, les risques psychosociaux, la souffrance et la pénibilité au travail n’ont cessé de progresser. Faut-il, pour s’enrichir, faire inexorablement souffrir ses employés ? En fait, lorsque l’on analyse les rapport d’activité des grandes entreprises, on s’aperçoit que les sociétés plus rentables sont certifiées ISO 9001 (assurance de la qualité), ISO 14001 (qualité environnementale) et OHSAS 18001 (sécurité et santé au travail). Pour développer les bonnes pratiques la Commission européenne compte bientôt proposer un nouveau cadre stratégique 2014-2020 favorable à la qualité de vie au travail (QVT). De son côté, le gouvernement français s’apprête à lancer son troisième Plan Santé au Travail (PST) pour 2015.
On peut comprendre les pouvoirs publics car, in fine, la souffrance au travail provoque des dommages qui pèsent sur les finances publiques – donc sur nos impôts. En effet, plus de 3 millions de travailleurs sont victimes d’un grave accident du travail dans l’Union européenne chaque année. Et, toujours selon la Commission européenne, 4.000 salariés décèdent chaque année des suites d’un accident sur leur lieu de travail ! Or la même Commission avait enregistré, lors de son précédent cadre stratégique, une réduction de 27,9 % du nombre d’accidents du travail engendrant une absence de plus de 3 jours. Au-delà ces chiffres macroscopiques, on peut considérer plus globalement que QVT et bien-être au travail (BET) riment avec compétitivité. Quelles sont les meilleures méthodes ?
La pénibilité coûte cher. Tout d’abord, mieux vaut sortir sa calculette car non seulement la pénibilité coûte cher mais elle va coûter de plus en plus cher. « Si l’on considère les 6 décrets sur la pénibilité qui viennent d’être publiés en France au JO, il apparaît que le calcul des cotisation sociales salariales et patronales va se baser sur l’exposition des salariés à des facteurs de pénibilité au travail. Plus les entreprises vont exposer leurs salariés, plus cher elles vont payer (de 0,2 à 0,4 % de la masse salariale). Ensuite, il faut voir qu’un accident du travail coûte déjà très cher : en moyenne 15 000 euros en coûts directs. Ainsi une entreprise de 1.000 salariés paie-t-elle, en moyenne, 500.000 euros par an. Pourtant, il est assez facile de diviser cette somme par deux. Dommage de devoir passer, le plus souvent, par la contrainte réglementaire », constate Frédéric Caillaud, directeur métiers HSE (Hygiène, sécurité, environnement) France au Bureau Veritas, expert en prévention, formation et diagnostic en matière de pénibilité, RPS (Risques psychosociaux…) qui n’établit pas de différence fondamentale entre QVT et BET. On comprend pourquoi toutes les entreprises qui mettent en place une stratégie de performance en matière de QVT ou de BET sont également les plus rentables. »
Lire la suite sur le site L’Info ExpoProtection : Réticence à réorganiser le travail ; Ne plus travailler forcément au bureau ; Autonomisation, QVT et compétitivité

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