De plus en plus de salariés déclarent souffrir de symptômes liés au stress ou à différentes formes de violence au travail. Pour aider les entreprises à prévenir les risques psychosociaux, la Carsat Normandie propose de nombreuses formations et des outils pour aider les entreprises à se prémunir de ces risques.
La souffrance au travail est un mal dont on entend de plus en plus parler. Les risques psychosociaux regroupent diverses pathologies : stress au travail, violences internes à l’entreprise… Les risques psychosociaux peuvent avoir des conséquences sur la santé des salariés.
«?L’ère du travail en mode dégradé?»
Les décompensations anxio dépressives sont des maux très fréquents selon Marie Pezé, Docteure en psychologie et psychanalyste. Selon une étude de la DARES de 2019, 40% des salariés se retrouvent en conflit éthique au travail c’est-à-dire «qu’ils ne sont pas en état de bien faire leur travail. C’est ça le terreau de la souffrance au travail en 2021. C’est l’ère du travail en mode dégradé», explique-t-elle. Les signes d’alerte se multiplient. «Le travail s’intensifie, les entreprises manquent d’effectifs, la nécessité de faire mal et vite, trop vite, entraînent de grandes souffrances», explique-t-elle. Selon elle, le cœur du problème, c’est la frénésie qui frappe notre monde, «le flux tendu utilisé auparavant dans l’industrie automobile est utilisé aujourd’hui dans toutes les entreprises : zéro stock et zéro délai. Tout est pour avant-hier». À cela, s’ajoutent les pathologies de l’envahissement (numérique et hyper-communication). Tous les secteurs sont touchés.
La sécurité au travail, une obligation de l’employeur
L’employeur a pourtant une obligation légale de prendre soin de ses salariés. En effet, l’article L4121-1 énonce que «pour garantir la protection de la santé physique et mentale des salariés, l’employeur veille à adapter les mesures de sécurité afin de tenir compte du changement des circonstances et s’assure de l’amélioration des situations existantes». Comment reconnaître des salariés qui souffrent ? Quels sont les signes d’alerte ? «Les chiffres d’absentéisme, le nombre d’arrêts maladie et d’accidents du travail doivent alerter le service des ressources humaines. Le turn-over dans une entreprise est aussi un indicateur de souffrance au travail», précise Marie Pezé. Chez Ethypharm, groupe pharmaceutique européen, qui compte un site de production à Grand Quevilly, en Normandie (76), on prend les risques psychosociaux très au sérieux. 280 personnes y travaillent : production, laboratoire et fonctions support (RH, informatique etc.). «Nous travaillons pour construire une démarche collective avec l’aide des élus du CSE et des experts neutres comme la Carsat. Nous travaillons également avec une ergonome en santé au travail et une psychologue du travail pour nous aider dans cette démarche. Enfin, nous avons créé un comité de pilotage avec la Carsat et des élus du CSE afin de construire un véritable projet de prévention des risques psychosociaux», explique Isabelle Droszcz, directrice des ressources humaines France chez Ethyphram.
Tables rondes, ateliers de sensibilisation…
À côté de cela, l’infirmière de l’entreprise propose de nombreuses formations et des ateliers de sensibilisation aux nouveaux salariés ainsi qu’aux managers de proximité. «Des tables rondes avec une psychologue clinicienne ont aussi été organisées pour les managers sur le vécu de la Covid-19 par nos collaborateurs par exemple, complète Isabelle Droszcz. Nous souhaitons favoriser la bonne santé physique et mentale de nos salariés ainsi que leur sécurité et leur bien-être au travail».
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