Suicide d’une infirmière : le groupe hospitalier du Havre condamné

Suicide Au Travail

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Cinq ans après le suicide d’une infirmière qui mettait en cause ses conditions de travail, la justice reconnaît la responsabilité de son employeur le Groupe Hospitalier du Havre.

Le groupe hospitalier du Havre (GHH) a été condamné par la justice le 28 octobre. Avant de se suicider en juin 2016, une infirmière de 44 ans avait laissé une lettre mettant clairement en cause ses conditions de travail. Cinq ans après le suicide de cette femme, le tribunal administratif de Rouen reconnaît que la responsabilité du GHH est engagée et l’hôpital devra payer des dommages et intérêts à hauteur de 360 000€ à son mari et ses deux enfants.

Il n’y avait pas de folie, de problèmes personnels, il y avait un problème lié au travail causé par les manquements de l’employeur

Maître Berbra

L’avocat de la famille de l’infirmière (son mari et ses deux enfants) rappelle que le Groupe Hospitalier du Havre avait reconnu ce suicide en accident du travail, c’est donc une deuxième phase qui intervient en justice avec cette condamnation.

C’est bien l’hôpital par ses décisions, ses réorganisations qui est le seul fautif dans le suicide de cette infirmière. »

En 2016, l’infirmière avait dénoncé une pression , exercée depuis plusieurs mois par sa hiérarchie, afin de l’obliger à quitter le service néo-natalité pour le service de réanimation pédiatrique. Ceci, dans le cadre d’une politique de polyvalence et de suppression de postes, pointée du doigt par les syndicats mais imposée par la direction depuis janvier 2016. Elle avait d’ailleurs été reçue par un cadre auquel elle avait fait part de ses réticences.

Hélas ça ravive quelque chose d’extrêmement douloureux dans le service

Côté syndical, la CGT dit prendre acte de la décision du tribunal sans davantage la commenter. Le syndicat Sud Santé se félicite de la responsabilité enfin reconnue de la direction de l’hôpital. Françoise Gosset, infirmière et membre de Sud Santé rappelle la bataille syndicale il y a cinq ans, en CHSCT pour faire reconnaître ne serait-ce que l’accident du travail. 

Je salue le courage et la détermination de son mari

Françoise Gosset explique aussi que malheureusement cinq ans après, les conditions de travail ne se sont pas améliorées avec un hôpital public en crise. 

Du côté de la direction de l’hôpital, le GHH dans un mail sommaire explique « prendre acte de la décision du jugement rendu par le Tribunal Administratif de Rouen du 28 octobre 2021. »

Via le site France Bleu

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