Une postière de 47 ans s’est suicidée au centre de distribution du courrier de Langeac (Haute-Loire) jeudi 22 août, a-t-on appris lundi auprès de la CGT FAPT, confirmant une information du Progrès.
« Marie-Hélène semble s’être épuisée, physiquement et psychiquement au travail, estime ce syndicat dans un communiqué. Les éléments dont nous avons connaissance posent clairement la question de la charge et de l’organisation du travail qui mettent les salariés dans une situation d’échec et de désespoir. »
La fragilité de la postière détectée
Le syndicat relève toutefois que la « fragilité particulière » de la postière, qui était cadre, avait été « détectée par son encadrement et prise en charge par le service social de La Poste ». La CGT FAPT 43 demande « l’arrêt immédiat des réorganisations » et qu' »une expertise soit diligentée sur les risques psychosociaux des postiers du département ».
La direction du courrier La Poste Auvergne a expliqué qu' »une cellule de soutien psychologique a immédiatement été mise en place pour l’ensemble des collaborateurs du site ». Le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail, qui s’est tenu en réunion extraordinaire au lendemain du suicide, a voté la mise en place d’une délégation d’enquête paritaire, sans demander d’expertise externe. L’enquête de gendarmerie faisant suite à ce décès est toujours en cours.
Une vague de suicides
Deux cadres de La Poste s’étaient suicidés en Bretagne, en février et mars 2012, ainsi qu’un guichetier dans l’Aisne, en novembre de la même année. En Haute-Loire, une factrice de 21 ans, qui travaillait en CDD, a mis fin à ses jours le 15 février, dépassée par la masse de travail qui lui était demandée, accusent ses proches.
Même la direction du groupe n’est plus épargnée. Lundi 25 février, un cadre du service communication, chargé des magazines internes destinés aux 266 000 salariés de l’entreprise, a été retrouvé pendu à son domicile parisien. En arrêt de maladie depuis trois semaines, il était « en état d’épuisement », dénoncent les syndicats.
Même s’il est toujours difficile d’établir un lien entre suicide et situation professionnelle, La Poste avait lancé en 2012 un « grand dialogue » pour tenter de comprendre le mal-être de ses agents. Une commission, présidée par l’ex-secrétaire général de la CFDT, Jean Kaspar, avait été nommée pour évaluer « les impacts humains du changement ».
Voir l’article sur le site du Monde.