Des entreprises valorisent le parcours des syndicalistes. Avec un objectif : améliorer les relations sociales.
Très souvent, exercer un mandat syndical, ou même être délégué du personnel ou membre du comité d’entreprise sans étiquette, freine la carrière. Voilà pourquoi les parcours syndicaux sont au cœur de la problématique de l’actuelle négociation sur le dialogue social. Néanmoins, depuis quelques années, certaines grandes sociétés ont amorcé un virage culturel et… valorisent la mission de leurs syndicalistes. Et ce, essentiellement par pragmatisme.
«Les négociations avec les syndicats portant sur des sujets clés comme les salaires, l’organisation du travail… Les entreprises ont intérêt à avoir des interlocuteurs compétents», souligne Jean-Dominique Simonpoli, ancien patron de la Fédération des banques à la CGT et directeur général de l’association Dialogues (qui réunit syndicalistes et représentants d’entreprises). Une exigence renforcée par la loi de sécurisation de l’emploi de 2013, qui amène les représentants des salariés des grands groupes à se prononcer sur la stratégie de l’entreprise et à signer des accords de plan social.
Axa a été pionnière dans ce domaine puisqu’elle a signé une charte du parcours syndical dès 2009. «En valorisant la fonction, on attire au syndicalisme des personnes de bon profil, et on favorise ainsi un dialogue social de qualité», explique Sibylle Quéré-Becker, directrice des relations sociales. Concrètement, les entretiens d’évaluation sont adaptés, les permanents peuvent suivre une formation certifiante à Sciences Po, qui les fait grimper dans la grille de qualification. Les compétences acquises sont valorisées, ce qui prépare l’après-mandat. «Un ancien coordinateur syndical national contribue désormais à l’animation et au pilotage des partenaires extérieurs (garages..) en régions», cite Sibylle Quéré-Becker. De fait, en gérant un budget de comité d’entreprise, en menant des négociations ardues, les syndicalistes acquièrent des compétences en gestion, en management, etc.
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