Qui va travailler pour "un avenir meilleur" ?

Emploi et Chômage, Stress Travail et Santé

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L’Organisation Internationale du Travail publie un rapport sur l’avenir du travail pour son centenaire. Saura-t-elle définir les règles de justice sociale du 21ème siècle et éviter aux travailleurs et travailleuses du monde entier l’avenir sombre qui se dessine? L’enjeu est historique.

A l’occasion de son centenaire, l’Organisation Internationale du Travail publie un rapport intitulé « Travailler pour un avenir meilleur« .  Rédigé par une commission adhoc, composée de politiques, universitaires, représentants de salariés et d’employeurs du monde entier, le rapport a été lancé depuis le siège de l’OIT à Genève, par le président de l’Afrique du sud.

Le moment est historique. Le travail décent est la clef de la paix, la prospérité et le progrès. Matamela Cyril Ramaphosa, président d’Afrique du Sud.

Or dans ce moment, l’OIT a, c’est vrai, un rôle à jouer.
L’OIT est la plus vielle instance supranationale. Créée à la fin de la première guerre mondiale pour que la concurrence internationale ne se fasse pas au mépris des droits humains, elle a survécu à la deuxième guerre mais son pouvoir normatif est resté limité.

Les recommandations et conventions de l’OIT se comptent par centaine. La convention 106 concerne le repos hebdomadaire, et a conduit l’OIT à épingler la France en 2011 sur la loi étendant le travail dominical• Crédits : OIT

 
Les États ratifient ses conventions, mais l’OIT n’a pas de pouvoir de sanction, ni de contrôle.
Des organisations créées après elle, le FMI, l’OMC, l’Organisation mondiale pour la propriété intellectuelle et bien d’autres ont su imposer leur agenda économique et force est de constater que le social a souvent été relégué au second rang.
Faire passer la justice sociale au premier plan, en lien avec le défi climatique et technologique, c’est l’enjeu qui attend l’Organisation Internationale du Travail, et c’est un enjeu historique.

Avenir sombre en vue pour le travail

L’avenir du travail ne s’annonce pas sous les meilleurs auspices. La robotisation et l’intelligence artificielle vont créer de nouveaux emplois, mais en détruire beaucoup plus.
Toutes les études le disent. Le rapport de l’OIT publié cette semaine redonne quelques chiffres édifiants. 47?% des  travailleurs  aux  États-Unis  risquent  de  voir leur emploi remplacé par l’automatisation, les deux tiers dans les pays en développement.
Or la population mondiale augmente, et il y a déjà 190 millions de personnes au chômage. Parmi celles qui ont un emploi, 300 millions vivent dans la pauvreté extrême, 2 milliards travaillent dans le secteur informel, sans aucune protection.
Pour les économies à revenus élevés rappelle l’Organisation Internationale du Travail dans ce rapport, la croissance des salaires n’a pas suivi celle de la productivité, la part du revenu national qui revient aux travailleurs et travailleuses a diminué depuis les années 90, et dans le même temps (des années 80  à 2015), le taux d’imposition des sociétés est passé en moyenne de 45 à 24%, réduisant les marges des États pour maintenir des services publics essentiels ou des programmes sociaux.
Les projections, le présent, la tendance… tout pousse à l’aggravation des conditions de travail dans le monde, la désunion des sociétés, l’isolationnisme, le nationalisme prévient l’OIT dans son rapport.
Organisation tripartite composée des États, des syndicats de salariés et d’employeur, elle veut jouer le rôle de boussole, indiquer le chemin à suivre… mais ce chemin sera-t-il obligatoire ou optionnel, c’est la question de fond, question lancinante et toujours pendante.

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