BELGIQUE : Harcèlement sexuel à la zone de police

Dans le Monde, Harcèlement Sexuel

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Durant plusieurs années, deux employées dela police des Collines ont subi des attouchements et attitudes déplacées de l’un de leur collègue.

Dès l’instant où les victimes ont enfin brisé leur silence, l’affaire a évidemment engendré pas mal de remous au sein de la zone de police des Collines. Les agissements dont a eu à connaître le tribunal correctionnel sont d’autant plus embarrassants qu’ils impliquent directement l’un de ses employés.
Et manifestement, les faits de harcèlement sexuels reprochés à l’encontre de Roger (prénom d’emprunt) duraient depuis plusieurs années sur le lieu de travail. Cet ancien militaire, exempt de tout reproche jusque-là, avait intégré les services de police des Collines en août 2007. Il faisait partie du cadre administratif et logistique en tant que coursier, une fonction qu’il occupe d’ailleurs toujours malgré les charges qui pèsent contre lui. Rien ne laissait présager que cet homme marié depuis quatorze ans, sans aucun antécédent, ne jette son dévolu sur deux de ses collègues de travail.
Il avait fait subir à l’une d’entre elles des attouchements au niveau de sa poitrine et l’avait même contraint à lui caresser le sexe après l’avoir préalablement exhibé.
Quant à son autre victime, le prévenu passait son temps à la regarder de manière indécente lorsqu’elle se trouvait à son bureau et à lui mettre sa main dans ses cheveux. Sans compter les nombreux compliments qu’il émettait sur sa tenue vestimentaire.
En pareille situation, face à des comportements qui plus est de cette nature, on imagine combien il peut être difficile de les dénoncer. Surtout quand on vit dans l’angoisse perpétuelle de ne pas savoir ce qui se risque de se passer au cours de la journée de travail.
Elles étaient devenues des objets
Me Tounkara, qui défendait les intérêts des parties civiles, a livré une brillante plaidoirie au cours de laquelle il a d’ailleurs mis en exergue les sentiments de honte, de culpabilité et de peur ressentis par ses clientes.
«Quelque chose s’est définitivement brisé. Elles ont eu le sentiment de perdre leur dignité et de ne plus avoir le contrôle de leur propre vie. Mes clientes, dont l’une a même songé à mettre fin à ses jours, étaient devenues des objets dont Monsieur pouvait disposer. Si, dans un premier temps, ces victimes ont tout gardé pour elles, ruminant des idées noires, la situation était devenue intenable et devait être portée à la connaissance du chef de zone et de l’auditorat du travail», a indiqué l’avocat, qui a évalué le préjudice moral à près de 10 000€.
Si la zone de police est citée comme civilement responsable, son conseil, Me Van Malleghem fait valoir que la faute ne peut lui être directement imputable en ce sens qu’elle ignorait tout des agissements de Roger. «La zone des Collines n’est pas fière de ce qui s’est produit dans ses locaux et est bien décidée à faire entendre ses droits. Elle tient à répéter son mépris à l’endroit des actes commis».
Du côté de l’auditeur du travail, les dénégations du harceleur présumé, entendu au printemps de cette année, n’ont pas incité son représentant à faire preuve de ménagement. «Monsieur tente de minimiser les faits en prétendant que ses victimes étaient consentantes face à son attitude déplacée. Les accusations formulées à son égard, il les a pris avec une légèreté telle qu’il rejetterait presque la faute sur ses victimes».
Une application sévère de la loi pénale a été réclamée. Le jugement sera prononcé le 16 décembre.
Via Lavenir.net

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