On connait depuis longtemps les violences collectives « classiques »…
Guerres, terrorisme et autres conflits politiques violents qui se produisent à l’intérieur des États ou entre États. On connait les violences perpétrées par les États telles que les génocides, la répression, les disparitions, la torture et autres atteintes aux droits de l’Homme, ou encore la violence criminelle organisée telle que le banditisme et les guerres de gangs.
L’organisation mondiale de la santé définit les violences collectives comme étant l’instrumentalisation de la violence par des gens qui s’identifient en tant que membres d’un groupe – que celui-ci soit transitoire ou ait une identité plus durable – contre un autre groupe ou regroupement d’individus, afin de parvenir à des objectifs politiques, économiques ou sociaux.
Mais qu’en est-il des violences collectives au travail ?
Harcèlement moral, harcèlement sexuel, violences physiques, intimidation, humiliations, mises à l’écart. Ce ne sont pas uniquement des « cas individuels ». Depuis plus d’une décennie, les violences au travail touchent des groupes entiers, et sont commises par des organisations – donc par des groupes d’hommes et de femmes – dont le comportement pathogène n’est plus à démontrer.
Les conséquences de ces violences au travail sont désastreuses, tant sur le plan psychologique et sanitaire de dizaines de milliers de travailleurs, que sur le plan social et économique d’une société entière.
Ces violences collectives au travail ne sont-elles pas le symptôme d’une société devenue malade d’elle-même, comme le dit la psychologue Françoise Sironi* ?
« Les individus qui développent des problématiques psychologiques ou psychopathologiques spécifiques aux lieux d’interface entre les mondes culturels, politiques, sociaux ou religieux, sont de réels témoins et des portes paroles des malaises collectifs contemporains ou en devenir. Ils sont souvent les précurseurs de problématiques culturelles ou sociales émergentes. Par l’expression de symptômes individuels, ils rendent apparent ce qui, du collectif, est actuellement encore enfoui. Dans ce cas de figure, nous nous gardons bien de psychologiser les problématiques contemporaines, c’est-à-dire de réduire à des déterminants singuliers ce qui relève en réalité de l’histoire collective ».
Avec Marie PEZÉ, spécialiste des souffrances au travail, ancienne experte judiciaire, nous verrons, lors de ce Café Citoyen Santé Travail, comment se construisent, se développent et se matérialisent ces violences collectives au travail, en quoi elles engagent juridiquement la responsabilité de l’employeur, quels sont les moyens d’y faire face… collectivement !
Un Café Citoyen Santé Travail organisé par Patrice Sawicki
de l’association Cafés Théma.
Informations pratiques
- Inscription par mail uniquement : cafe.sante.travail@gmail.com
- Participation : 10 € / personne || 5 € pour les étudiants et chômeurs. (cette participation permet à l’association d’organiser ses conférences et débats).
- Consommation obligatoire à l’entrée du café, sinon nous ne pourrons plus organiser d’évènement dans ce lieu pourtant bien sympathique ! Merci de votre compréhension.
- Lieu : Café Restaurant « Au Vieux Châtelet », 1 place du Châtelet, 75001 Paris >>>
- Métro Châtelet, lignes 1, 4, 7, 11 et 14.
- RER A, B et D
- Bus 21, 38, 47, 58, 67, 69, 70, 72, 74, 75, 76, 81, 85 et 96.
- Heure : de 20h à 21h30.
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Françoise SIRONI, Comment devient-on tortionnaire ? Paris, La Découverte, 2017.