Pour jouir des mêmes droits que les hommes, les femmes ont gagné de nombreux combats, mais des combats, il en reste et le monde du travail nous le rappelle tous les jours.
Savoir dire Non. Alors qu’on risque de perdre son job et que la solidarité collective s’est effondrée. Pourquoi le tribut à payer pour être une femme au travail s’avère encore si élevé ? Pourquoi les femmes semblent plus vulnérables que les hommes au harcèlement du management contemporain ? Quels sont les processus psychiques et organisationnels qui sous-tendent le harcèlement ? Et comment peut y répondre la psychanalyse ?
Delphes a 38 ans. Après l’obtention de son diplôme de l’Ecole Polytechnique féminine, elle devient cadre dans une importante société de téléphonie. Voilà maintenant 17 ans qu’elle y travaille. A gravir les échelons. Et occuper des postes de plus en plus complexes. Oui, mais pour y parvenir, seule femme parmi les hommes, elle endosse la panoplie guerrière des techniques managériales viriles qu’on lui impose. Elle les applique assidûment à ses propres équipes : mettre la pression, donner des objectifs irréalisables ; ou encore organiser la mort sociale dans l’entreprise… Elle se virilise aussi, fini les jupes, les bijoux… coiffure neutre jusqu’à ce que même ses règles disparaissent. Jusqu’à ce jour, aussi, où elle craque après avoir poussé à bout une de ses collaboratrices. Elle frappe alors à la porte de la médecine du travail, qui l’adresse à l’invitée de « N’est pas fou qui veut » aujourd’hui, Marie Pezé.