Du fait des transformations du travail (intensification, individualisation, précarisation…), nombreux sont ceux qui utilisent des substances psychoactives pour être en forme au bureau, traiter des symptômes gênants ou encore pour se détendre après une journée difficile.
Devant ces nouveaux usages et la multiplication des produits utilisés (alcool, tabac, amphétamines, cannabis, cocaïne, héroïne, caféine, psychostimulants, analgésiques, médicaments psychotropes), les auteurs, universitaires, chercheurs, syndicaliste et acteurs du soin et de la prévention s’attachent à comprendre les fonctions de ces consommations en milieu de travail.
Pour eux, il est aujourd’hui important de se déprendre des représentations sociales qui externalisent les sources du problème, comme les jugements moraux, et d’engager un travail réflexif sur les actions et les pratiques concrètes.
Alors que les politiques publiques tendent à prescrire ou interdire, cet ouvrage ancre la prévention des addictions dans l’analyse du travail réel et des usages tels qu’ils existent et non tels qu’ils sont fantasmés. Il met à l’épreuve de la recherche et de l’action les liens multiples entre travail, santé et usages de substances psychoactives qui peuvent être, dans certaines conditions, des instruments de la production et prévenir d’autres risques au travail.
A propos des auteurs
Renaud Crespin est chargé de recherche CNRS au CSO (UMR 7116), Paris. Politiste et sociologue, ses recherches interrogent les processus d’instrumentation de l’action publique dans les domaines de la santé et de l’environnement et la circulation des expertises et des techniques biologiques (dépistage, sélection des donneurs de sang) dans différents espaces d’activités (don du sang, lutte contre le SIDA, prévention routière, lutte contre les drogues, travail). Auteur de plusieurs articles et chapitres d’ouvrage sur ces sujets, il a codirigé Les frontières de l’expertise (Presses universitaires de Rennes, 2010).
Dominique Lhuilier est professeure émérite au centre de recherche sur le travail et le développement (CNAM), Paris. Ses travaux de recherche portent essentiellement sur la problématique santé et travail. Elle a publié de nombreux ouvrages dont Placardisés (Seuil, 2002), Cliniques du travail (érès, 2006), Qualité du travail qualité au travail (s/dir, Octarés, 2014) et, Que font les 10 millions de malades ? (avec AM Wasser, érès, 2016).
Gladys Lutz est ergonome, attachée temporaire d’enseignement et de recherche et doctorante en psychologie du travail au CNAM. Ses recherches portent sur les interrelations entre le travail et les usages de psychotropes et sur l’apport de la clinique du travail pour la prévention de ces relations. Elle est présidente de l’association Addictologie et travail (Additra). Elle a dirigé avec Pierre Roche le numéro 21 de la Nouvelle revue de psychosociologie, Faire avec les drogues. Quelles interventions ? (érès, 2016).
Avec la participation de Gilles AMADO, Maria Elizabeth ANTUNES LIMA, Dominique BARADAT, Eric BEYNEL, Fabien BRUGIERE, Renaud CRESPIN, Christophe DEJOURS, Quentin DURAND-MOREAU, Elise FOSSET, Michel HAUTEFEUILLE, Marie Odile LALOT, Dominique LHUILIER, Marc LORIOL, Gladys LUTZ, Marie-France MARANDA, Patrick PERETTI-WATEL, Charline ROBINAUD, Duarte ROLO
Se doper pour travailler, éditions Érès, collection Clinique du travail, 352 pages, EAN : 9782749254593, avril 2017
Pour se procurer l’ouvrage : http://www.editions-eres.com/ouvrage/4032/se-doper-pour-travailler