Les futures infirmières et aides-soignantes de l’Ifsi ont rencontré hier l’artiste Jean-Pierre Bodin, qui a exploré le monde du travail et toutes ses dérives.
Très nombreux, chacun seul. Le titre résume bien l’esprit de la pièce jouée par Jean-Pierre Bodin le mois dernier [Janvier 2015] au théâtre de Thouars. Seul en scène, il s’est inspiré d’une histoire vraie?: le suicide en 2009, sur son lieu de travail, du directeur informatique d’une usine de porcelaine à Chauvigny (Vienne). Egalement délégué du personnel CGT, il avait laissé une lettre demandant que ce suicide soit reconnu comme accident du travail. Fait rarissime?: il a eu gain de cause.
« Placer les gens sous pression et domination »
Ce drame n’a pas laissé insensible Jean-Pierre Bodin, auteur, metteur en scène et comédien. «Je n’étais pas un spécialiste de cette question, avoue-t-il. Et puis j’ai rencontré Christophe Dejours, éminent psychanalyste, directeur du laboratoire santé et travail au Conservatoire national des arts et métiers. Il s’est prêté au jeu volontiers en me disant : « C’est essentiel pour faire avancer la recherche que les arts s’emparent de ces sujets. On peut m’empêcher d’entrer dans les usines, on ne peut pas vous empêcher de parler… » Après le spectacle, beaucoup de gens viennent me voir, notamment des médecins ou des infirmiers. Ils sont confrontés tous les jours à cette souffrance, pour eux-mêmes ou leurs patients. Les nouvelles méthodes de management placent insidieusement les gens sous pression et sous domination.»
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