Le burn-out, contrepartie du succès économique allemand

Burn Out, Dans le Monde, Stress Travail et Santé

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Fer de lance de la première économie européenne, les salariés allemands semblent être dans une situation privilégiée dans une Europe en crise. Pourtant, un Allemand sur cinq souffre de troubles psychologiques à cause du travail.

C’est un chiffre qui montre une autre face du succès économique allemand. Selon une étude réalisée début 2011 par la caisse d’assurance maladie TK à partir des données recueillies sur ses 3,4 millions d’assurés, un allemand sur cinq souffre de troubles psychiques à cause de son travail. Cette souffrance ne cesse d’augmenter: le nombre d’arrêts maladie à cause du stress a bondi de 33% depuis 2007, les ordonnances pour des antidépresseurs ont augmenté de 41% sur la période.
Sur les six premiers mois de l’année 2011, 14,3% des arrêts maladies avaient pour origine une dépression ou un burn-out. Ce syndrome d’épuisement professionnel touche en Allemagne 9 millions de personnes. Il est devenu un sujet de préoccupation après le suicide de Robert Enke le 10 novembre 2009. Gardien de but du club de Hanover 96, le footballeur, qui traversait une grave dépression, s’est jeté sous un train, déclenchant une vague d’émotion dans le pays. Après son suicide, plusieurs personnalités ont rendu public leur burn-out, dont un célèbre entraîneur de foot et une professeur d’université très connue.
Un problème très coûteux pour l’économie
Le sujet est pris très au sérieux dans le pays. La cause de l’augmentation des dépressions, qui ont doublé en 10 ans, est multiple. Parmi les pistes évoquées par les experts, la pression du rendement joue une grande part. Le Made in Germany suppose, pour rester compétitif, des horaires de travail plus longs -le temps de travail est passé chez Volkswagen de 32h par semaine, lors de la crise des années 90, à 40h aujourd’hui. Les managers souffrent également beaucoup: l’obligation de rester tout le temps connecté, grâce au portables et aux mails, pèse sur leur vie de famille, leur vacances et leur santé.
Alors qu’en France, on estime à 11% le nombre de salariés dépressifs (17% pour les enseignants), en Allemagne le chiffre avoisine les 20% de la population active. Le coût pour la société est énorme, comme le rappelle l’hebdomadaire Der Spiegel, qui a consacré plusieurs couvertures au phénomène en 2011. Selon l’OMC, le burn-out occasionne en moyenne 30 jours d’arrêt maladie pour chaque malade diagnostiqué. En Allemagne, il a coûté 6,3 milliards d’euros en 2009, ont calculé les caisses d’assurances maladies. Le problème économique a poussé les entreprises à se pencher sur le sujet.
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