Mettre des mots sur le burn out

Burn Out, Stress Travail et Santé, Suicide Au Travail

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TÉMOIGNAGES – Depuis 2013, une maison discrète à Poissy (Yvelines) accueille les victimes du « burn-out », le syndrome d’épuisement professionnel. Structure unique en France, cette « Maison Souffrance et Travail » propose des consultations individuelles ou des groupes de paroles avec des psychologues, ainsi que la mise en contact avec des coachs ou des avocats.

Un lieu d’écoute

Au bord d’une route très fréquentée, une maison de banlieue en meulière tranche avec les immeubles modernes du quartier. La porte y est toujours ouverte pour accueillir la souffrance des victimes de « burn out ».
Celle qui en possède les clés s’appelle Françoise François. Ancienne infirmière, elle est devenue psychologue du travail après avoir été victime elle aussi, il y a 18 ans, d’un syndrome d’épuisement professionnel. Cette femme à la voix douce et rassurante gère un emploi du temps de ministre. Chaque jour, chaque semaine, elle voit les rendez-vous s’enchaîner les uns après les autres, les appels à l’aide se succéder, avec toujours cette souffrance au bout du fil.
« J’ai une trentaine d’appels téléphoniques par jour, le dimanche y compris », explique Françoise François en nous montrant son agenda au bord de la saturation. « J’ai des gens en très grande détresse au téléphone. Ils viennent de tous les horizons, ce sont des ingénieurs, des notaires, beaucoup de professions libérales mais aussi beaucoup d’ouvriers. Ce sont de gens qui se retrouvent dans des situations extrêmement violentes et complexes… ».

En 2016, près de 5.000 personnes ont franchi la porte de la « Maison Souffrance et Travail ».

Médecin en burn out : la souffrance en miroir

Le burn out est le point de non-retour d’un situation qui s’enlise. Ça commence souvent par des horaires qui n’en finissent plus, une souffrance qu’on tente de dissimuler tant bien que mal puis il y a cette impression d’être face à un mur. Alors Françoise les écoute, leur donne des conseils.
Ce médecin généraliste vient en consultation depuis un an. Après de brillantes études de médecine, près de 30 ans à exercer son métier, sa passion, il craque. Sous le poids des horaires au cabinet et d’une charge administrative qui l’épuise.
« Il y a la peur de savoir si vous allez vous effondrer pendant la consultation parce que finalement on joue un rôle. Et il faut montrer celui qui est fort, a la hauteur et qui a le pouvoir d’aider le patient qui a franchi la porte de son cabinet », confie-t-il à la psychologue. Celle-ci l’interroge : « Comment faites-vous lorsque dans votre consultation vous rencontrez des patients en burn out et qu’ils vous demandent de l’aide ? Vous savez que vous êtes en burn-out alors comment faites-vous ? »
« On se voit comme dans un miroir », poursuit-il. « Eux viennent me voir en pensant que je dois les aider mais je me dis que je ne peux pas m’aider moi-même, comment vais-je pouvoir l’aider ? »
Depuis qu’il a pris conscience de son burn-out, il a décidé de lever le pied. Dans sa consultation, il ne reçoit plus que quelques heures par jour. L’idée même de quitter son cabinet fait désormais sens pour lui.
Lire la suite sur le site AlloDocteurs.fr : Retourner travailler « jusqu’à ce que ça craque » ; Culpabiliser d’être en souffrance ; « La maladie du courageux » ; Quand l’épuisement professionnel conduit au suicide…

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