La peur blanche des gueules noires de Lorraine

Crimes Industriels

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Leur vie, c’était le charbon. La houille, leur horizon. Ils sont une soixantaine, ce jeudi 23 octobre en début d’après-midi, serrés dans la salle d’audience du conseil de prud’hommes de Forbach, épaule contre épaule.

Ils ont revêtu un dossard orange de la « CFDT mineurs », car c’est d’une lutte collective qu’il s’agit, même si chacun est seul face à la maladie. Visage grave, voix ferme, ils répondent l’un après l’autre à l’appel de la greffière. Enfin, ils sont entendus. Ils n’ont que trop attendu. Mais avant même de commencer, l’audience tourne court : les conclusions de leurs avocats n’ont pas été transmises à temps à ceux de la partie adverse, les Charbonnages de France. L’affaire est renvoyée au 15 septembre 2015. Des protestations montent, des cris de colère fusent. Comment patienter encore, quand le temps vous est compté ?
Tous sont d’anciens mineurs des Houillères du bassin de Lorraine qui, après avoir employé plus de 45 000 « gueules noires » après guerre, ont cessé leur activité en 2004, avec la fermeture du dernier puits français, celui de la Houve. L’entité sociale est ensuite passée dans le giron des Charbonnages de France, eux-mêmes placés en liquidation en 2008. Les plus vieux ont donné à la mine quarante ans de leur vie, les plus jeunes vingt-cinq. Beaucoup y ont laissé leur santé. Aujourd’hui, ils demandent réparation, non des maux qu’ils ont endurés, mais des maux à venir. Comme le feront aussi des centaines de leurs compagnons de labeur, lors de nouvelles audiences dont la date n’est pas encore fixée.
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