La CFTC et le collectif « naufragés-rescapés du travail » organisaient samedi [21 mars 2015] une marche symbolique contre le harcèlement au travail.
Une dame a pris le micro, hier devant l’hôtel de ville d’Abbeville. Elle a raconté son parcours : enfant placée, elle a été maltraitée. Aujourd’hui, elle est à la retraite, après une belle carrière d’assistante maternelle, mais cette enfance bafouée «reste en moi», dit-elle, les larmes aux yeux.
Un témoignage fort, spontané, juste après celui de Lyes Louffok. Lui, contrairement à cette dame qui passait par là, est venu exprès de Paris pour participer à la «marche symbolique contre le harcèlement et la souffrance au travail», organisée par la CFTC de Picardie maritime et le collectif «Naufragés-rescapés du travail».
Travailleur social, lui aussi ex-enfant placé, Lyes Louffok a subi bien des maltraitances, qu’il raconte dans son livre Dans l’enfer des foyers (éditions Flammarion), paru fin 2014. «Derrière le harcèlement que subissent les professionnels de l’aide sociale à l’enfance, il y a la souffrance des enfants», a-t-il rappelé. «Les enfants grandissent. Un quart des SDF ont été placés en famille d’accueil ou en foyers pendant leur enfance».
Devant les prud’hommes ce lundi
Il faut briser l’omerta, le silence sur la souffrance au travail, ont scandé les participants à la marche symbolique. Dans le domaine de l’aide sociale à l’enfance, comme partout. Emmanuelle Louise et Isabelle Cordonnier ont raconté leur parcours d’ex-cadres, salariées licenciées de la Maison des petits Français, confrontées à de nombreux dysfonctionnements qu’un rapport de la Protection judiciaire de la Jeunesse – entre autres – pointait en 2012. Emmanuelle Louise, qui était directrice, a attaqué la Croix-Rouge, l’association qui gérait ce foyer d’accueil de jeunes à Abbeville, devant le conseil de prud’hommes.
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