Le laboratoire de recherche GAINS analyse les liens entre la santé mentale et les innovations technologiques, organisationnelles et managériales diffusées dans les entreprises.
La Dares (Direction de l’Animation de la Recherche, des Études et des Statistiques) et la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) ont lancé en 2019, un appel à projets de recherche (APR) afin d’examiner les conséquences des transformations des conditions et de l’organisation du travail, des nouveaux modes de management, des nouvelles formes d’emploi, ainsi que des emplois précaires et du chômage sur la santé mentale.
Cet appel visait également à explorer les dispositifs de prévention, de rétablissement ou de réparation des atteintes à la santé mentale des actifs.
Cette recherche quantitative a été réalisée à partir des enquêtes Conditions de travail 2013 et 2019 et Conditions de travail-Risques Psychosociaux 2016. Elle mobilise également les enquêtes Sumer 2017 et Tracov1 (2021).
Résumé
Dans ce rapport nous mobilisons des données enquêtes françaises sur les conditions de travail pour
documenter les relations existantes entre la santé mentale des travailleurs et l’organisation du travail
et les pratiques RH qui peuvent conduire à plus d’intensité mais aussi plus d’autonomie au
travail.
Après avoir posé les cadres d’analyses théoriques et empiriques et avoir exposé les difficultés
méthodologiques qui se posent lorsque l’on cherche à étudier les effets des conditions de travail sur
la santé des travailleurs, nous proposons un premier bilan global sur les relations entre intensité,
autonomie et santé mentale des travailleurs en France.
Pour cela, nous procédons à une analyse descriptive et à une analyse de décomposition avant de chercher à identifier des relations de causalité grâce à l’emploi de données de panel.
Nous nous concentrons ensuite sur quatre pratiques ou évolutions particulières qui peuvent être sources d’intensification du travail et d’autonomisation des travailleurs : le recours à la flexibilité interne ou externe pour faire face aux fluctuations de la demande, l’automatisation des tâches, les pratiques de management à forte implication et enfin le télétravail.
Dans l’ensemble, nos travaux sont cohérents avec la littérature existante et confirment
l’existence d’une association négative entre intensité du travail et santé mentale, ainsi que d’une
association positive entre autonomie au travail et santé mentale.
Les analyses qui mobilisent les méthodes de panel ou d’appariement sur score de propension indiquent que ces associations reflètent en partie des effets causaux de l’intensité/autonomie sur la santé.
Télécharger l’étude de Sylvie Blasco (université du Mans), Julie Rochut (Cnav), Bénédicte Rouland (université de Nantes) du n°4 de Valorisation de la recherche : « Impact de l’intensification et de l’autonomie au travail sur la santé mentale »
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