Les effets du stress transmissibles à la descendance

07 janvier 2016 | Stress Travail et Santé

Plusieurs équipes de chercheurs ont détecté dans les spermatozoïdes de souris soumises à un stress répété la présence d’ARN non codants qui rendraient leur descendance moins sensible au stress.

Le stress vécu par une génération peut aussi passer par les spermatozoïdes. Plusieurs équipes de recherche explorent une nouvelle forme d’hérédité qui explique pourquoi la descendance de souris mâles stressées continue d’être affectée par un traitement qu’elle n’a jamais connu.
Cette transmission, dite épigénétique, s’effectue par l’ADN mais aussi d’autres fragments d’information génétique appelés ARN non codants. De tels ARN ont été identifiés dans les spermatozoïdes de souris mâles qui avaient été stressés de manière chronique des mois auparavant, annoncent des chercheurs américains dans les Comptes rendus de l’Académie des sciences américaine. Preuve de leur rôle, l’injection de ces petits ARN à la cellule issue d’une fécondation in vitro induit chez les souris produites une moindre réaction hormonale au stress. «Si vous naissez dans un environnement quelque peu stressant, il vaut peut-être mieux pour votre cerveau et votre utilisation d’énergie ne pas répondre autant à chaque perturbation», précise au Figaro la chercheuse Tracy Bale, de l’université de Pennsylvanie, qui a dirigé ce travail. L’équipe montre aussi que l’expression de nombreux gènes semble modifiée chez l’animal adulte après l’injection des ARN liés au stress.
Ce rôle d’ARN non codants dans la transmission du stress chez les mammifères a été montré pour la première fois l’an passé par la Française Isabelle Mansuy et son équipe de l’université de Zurich et de l’École polytechnique fédérale de Zurich en Suisse. Dans leur étude pionnière, les chercheurs ont utilisé les ARN des spermatozoïdes prélevés chez des mâles ayant subi un stress différent, des séparations aléatoires de leur mère après la naissance. En injectant ces ARN à des ovocytes fécondés naturellement et prélevés par chirurgie, ils ont pu conférer aux souris issues de cette fécondation plusieurs symptômes de dépression et de moindre réaction au stress.

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